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Iran: l’ONU accuse les autorités de «meurtres d’Etat» contre des manifestants

Les exécutions des manifestants sont une arme utilisée par le régime iranien. C’est l’accusation lancée par le Haut commissaire aux droits de l’homme.

L’ONU estime que les quatre exécutions de manifestants iraniens ces dernières semaines équivalent à des «meurtres d’Etat». Le Haut commissaire aux droits de l’homme Volker Türk a accusé mardi à Genève le régime islamique d’utiliser la peine capitale comme «une arme».

Les procès inéquitables n’ont pas répondu aux règles internationales en termes de droits humains, affirme-t-il. Selon lui, le gouvernement ferait mieux d’écouter les griefs de la population et de garantir les libertés fondamentales. Le Haut commissaire a réitéré son appel à un «moratoire immédiat» sur les exécutions.

Le Haut-Commissariat dénonce notamment une application de dispositions pénales vagues, le refus d’un accès à un avocat librement choisi ou des aveux contraints sous la torture. L’absence de la présomption d’innocence et le manque de possibilités de faire appel sont également ciblés. De même, la peine capitale a été imposée pour des crimes qui ne la justifient pas, insiste M. Türk. Elle doit être appliquée aux seules infractions d’extrême gravité comme des homicides volontaires.

Les quatre personnes exécutées l’ont été en secret, sans que leurs proches n’en soient informés. Cette approche viole le droit international, selon l’ONU. Près d’une vingtaine de manifestants supplémentaires auraient été condamnés à cette sentence, dont au moins une femme et deux personnes qui pourraient être exécutées prochainement, et plus d’une centaine pourraient y faire face.

Dispositif appliqué par les autorités

L’Iran a de son côté menacé mardi de punir «fermement» les personnes enfreignant la loi stricte sur le port du voile dans la répression des manifestations, prévoyant d’importants dispositifs contre celles-ci, selon un adjoint du procureur général. La justice du pays a annoncé une nouvelle condamnation à la peine capitale. Le Haut commissaire doit avoir une réunion prochainement à Genève avec les autorités iraniennes.

Texte by PAR KEYSTONE – ATS / le nouvelliste.ch

Edward Norton découvre qu’il descend de Pocahontas

L’acteur de «Fight Club» et de «Glass Onion» s’est vu révéler dans une émission que la princesse indienne était son arrière-grand-mère à la 12e génération.

L’émission «Find Your Roots» (trouvez vos racines) sur PBS fouille l’arbre généalogique des stars, L’animateur et historien Henry Louis Gates Jr a dévoilé mardi 3 janvier à Edward Norton que celui-ci était un descendant direct de la princesse indienne Pocahontas. Elle est en fait sa 12e arrière-grand-mère.

 

L’acteur de «Fight Club» ou récemment de «Glass Onion» savait qu’une telle rumeur existait dans sa famille, explique CNN, mais l’historien lui a déclaré qu’il y avait des traces écrites de ce lignage. Il est donc le descendant direct de Pocahontas et de son mari le colon John Rolfe dont le mariage eut lieu en 1614 en Virginie. Le couple eut un fils, Thomas Rolfe, en 1615, mais Pocahontas mourut en revenant de Londres, en 1617, à 22 ans, sans doute d’une pneumonie ou de tuberculose.

«Cela vous fait simplement réaliser à quel point vous êtes un petit… morceau de toute l’histoire humaine», a fait remarquer Norton après la révélation.

L’acteur a moins apprécié de savoir que sont troisième arrière-grand-père possédait des esclaves, dont des enfants. «C’est inconfortable de savoir cela et il y a de quoi être mal à l’aise. Un enfant esclave âgé de 8 ans: vous avez envie de mourir en lisant cela».

Cousin de Julia Roberts

Invitée la même soirée, Julia Roberts a découvert elle aussi qu’elle avait un ancêtre esclavagiste. Et qu’elle partageait une lignée ADN avec Edward Norton. «Cela signifie que vous avez hérité de cet ADN partagé d’un ancêtre lointain, quelque part au cœur de cet arbre généalogique» a expliqué l’historien.

Texte by Le matin.ch

L’IA aux échecs, le plug de la discorde

Le joueur d’échecs Hans Niemann est accusé de tricherie suite à sa victoire contre le champion du monde Magnus Carlsen. Le jeune homme de 19 ans aurait reçu des instructions de coups via des vibrations émises par un plug anal. Ce scandale révèle la relation tumultueuse des humains et des ordinateurs dans le monde des échecs, qui découle d’une rivalité vieille de 25 ans.

Le 4 septembre 2022, lors du tournoi d’échecs de la Sinquefield cup aux États-Unis, le jeune Hans Niemann sort vainqueur de sa rencontre contre le champion du monde Magnus Carlsen. Ce dernier essuie alors sa première défaite depuis 53 matchs. Deux semaines plus tard, les deux hommes s’affrontent à nouveau. La partie commence, quand, soudain, coup de théâtre : Carlsen abandonne. Il éteint la caméra qui retransmettait ses coups, et laisse les spectateurs incrédules sans explications.

Les accusations fusent les jours suivants. Niemann est suspecté de triche : certains joueurs professionnels se disent étonnés par son niveau qui paraît anormalement élevé au vu de son palmarès. « De 17 à 19 ans, on ne progresse pas aussi vite que ça», juge Eloi Relange, grand maître international et président de la Fédération française des échecs. Le jeune américain a décroché son titre de maître à 17 ans, alors que les 12 autres joueurs de moins de 25 ans qui figurent parmi les 50 meilleurs au monde ont atteint ce rang à un âge compris entre 12 et 16 ans.

En l’absence de preuve matérielle, de nombreuses théories se multiplient sur Internet pour déterminer le subterfuge. Les rumeurs parlent d’abord d’oreillettes, puis de semelles vibrantes. Une autre supposition, qui paraît d’abord incongrue, finit par s’imposer comme une explication tout à fait plausible. Niemann se serait inséré un plug anal avant sa partie, afin de recevoir des consignes de jeu via des pulsations.

L’intéressé s’en défend et clame son innocence d’une manière qui frôle l’insolence. « Je pense que Magnus Carlsen est dégouté d’avoir perdu face à un idiot comme moi. C’est embarrassant pour un champion du monde. Je me sens mal pour lui ! » déclare-t-il sans sourciller devant les caméras du Saint Louis Chess Club. C’est un véritable scandale.

Le monde des échecs est mis en émoi. Les réactions ne se font pas attendre, et en particulier celle d’un certain Garry Kasparov, qui se montre très critique envers l’attitude de Carlsen. Il assène, lors d’une interview, qu’il est « inacceptable » de quitter un tournoi en cours, même dans le cas où il y aurait effectivement des preuves de tricherie.

Cette intervention résonne d’autant plus lorsqu’elle est mise en perspective avec l’histoire des échecs. Kasparov est en effet un monument de la discipline : il l’a dominée pendant quinze ans. Cependant, si l’histoire retient son nom, c’est aussi en tant que premier champion du monde à avoir été battu par un ordinateur. C’était il y a 25 ans.

Un jour marqué d’une pierre blanche

En mai 1997, le champion d’échecs Garry Kasparov dispute sa deuxième confrontation contre Deep Blue, un superordinateur conçu par IBM. Lors de la première rencontre, quinze mois plus tôt, le joueur russe était sorti vainqueur. Ce nouveau face-à-face allait prendre une toute autre tournure.

Pendant la première manche, Kasparov est perturbé par un coup insolite de l’ordinateur dont il ne saisit pas la logique. Il finit tout de même par l’emporter. S’ensuit le deuxième round, et Deep Blue se révèle toujours aussi imprévisible. Le joueur russe perd ses moyens et concède la partie. Au bout de la sixième, il est forcé de s’incliner. Un véritable coup de tonnerre : pour la première fois, un champion du monde était vaincu par une intelligence artificielle.

L’intervention de Kasparov en réaction à l’attitude de Carlsen révèle l’impact de cette défaite sur les échecs. Les joueurs se retrouvent traumatisés, et l’intelligence artificielle apparaît invincible. Concrètement, la victoire de Deep Blue se répercute d’abord sur l’économie du sport : lors des tournois du champion suivants sa défaite, les sponsors se montrent plus réticents qu’auparavant à le financer. De l’autre côté, la publicité indirecte dont a bénéficié IBM s’élèverait à 500 millions de dollars. Dans l’imaginaire collectif, l’ordinateur s’impose comme le véritable numéro un.

Je pense donc je suis ?

En 2006, le champion du monde Vladimir Kramnik s’incline face à un ordinateur de bureau tout à fait standard. À partir de là, les humains doivent composer avec la supériorité intellectuelle des machines aux échecs, et l’entraînement à l’aide d’algorithmes se démocratise largement parmi les professionnels. Garry Kasparov lui-même est considéré comme le premier à avoir approfondi son étude des ouvertures à l’aide de programmes.

Eloi Relange, qui n’était qu’un jeune joueur prometteur en 1997, explique que les professionnels n’utilisaient les ordinateurs que pour vérifier leurs erreurs tactiques. Aujourd’hui, les meilleurs ont recours à l’intelligence artificielle pour « trouver des idées qui surprendront leur adversaire », affirme le désormais président de la Fédération française des échecs à La Croix.

Le lissage du jeu se présente comme le risque principal de telles pratiques. Les joueurs délaissent leur créativité, pour se concentrer sur des atouts plus pragmatiques, comme l’étude des coups répertoriés. Plus que le talent, ce sont désormais les heures investies à apprendre les différentes combinaisons qui semblent mener à la victoire. Les paradigmes sur lesquels reposait la discipline subissent une mutation radicale.

Si les professionnels se préparaient rigoureusement avant leurs performances, le grand maître Matthew Sadler affirme que « la quantité de choses qu’il y à retenir a tout simplement explosé » avec l’arrivée des programmes. « Le frisson provenait du fait d’utiliser son esprit de manière créative, et travailler sur des solutions de problèmes stratégiques. Pas de se tester les uns les autres pour voir qui a la meilleure mémoire », regrette le joueur international Wesley So dans les lignes du média The Atlantic.

Les professionnels s’appuyant de plus en plus sur un apprentissage par cœur dicté par les machines, leur autonomie de sportif diminue. L’aboutissement de cette évolution semble logique, et la discipline se voit bientôt frappée d’un large fléau : la triche. Hans Niemann n’a rien inventé.

Être ou ne pas être

Le constat se pose avec une simplicité décourageante. Malgré tous les efforts que peut fournir un humain, il sera toujours battu à plates coutures par un programme informatique. Ironiquement, le même Vladimir Kramnik vaincu par un ordinateur, avait été accusé de tricher avec des algorithmes, lors du tournoi qui l’a sacré champion du monde quelques mois avant sa défaite.

Les fraudes se multiplient parmi les sportifs peu scrupuleux. En 2015, le grand maître géorgien Gaioz Nigalidze est pris en train de faire tourner des programmes sur son téléphone, dans les toilettes, lors d’un tournoi à Dubaï. La Fédération Internationale des échecs mène une enquête, et le fautif est finalement banni de la compétition pendant trois ans. Cet événement marque un tournant, retenu comme le premier cas où le comité de lutte contre la triche a appliqué une sanction.

Les joueurs sont désormais sommés de laisser leur téléphone au vestiaire, et les compétitions commencent avec des fouilles. Aujourd’hui, Hans Niemann a avoué avoir triché lors de tournois en ligne. Selon le site chess.com, qui a récemment publié un rapport de 72 pages, il aurait « vraisemblablement » sévi dans plus de 100 parties sur Internet, dont certaines dotées de prix.

La tricherie aux échecs apparaît d’autant plus mesquine qu’elle se révèle très difficilement identifiable, notamment depuis la démocratisation du jeu en ligne. Elle ne s’expose que lors de grands événements, à l’instar de la confrontation entre Niemann et Carlsen. Le joueur de haut niveau Kenneth W. Regan explique, lors d’une interview qu’il a donné ce mois au LA Times, qu’il arrive souvent que des jeunes au talent invraisemblable, à la situation comparable à celle de Hans Niemann, surgissent de nulle part. Dans la plupart de ces cas, leur intégrité sportive est remise en cause.

Vivre et laisser vivre

Malgré tous ces bouleversements, les échecs ont survécu. La fraude fait beaucoup de dégâts, mais elle n’est pas la seule nouveauté apportée par les ordinateurs. Ces derniers ont d’abord le mérite d’avoir rendu l’apprentissage du jeu largement plus accessible, et donc plus démocratique.

De plus, l’intelligence artificielle a ouvert de nouvelles voies aux amateurs d’échecs, en leur faisant appréhender des coups qui étaient considérés trop risqués. Les possibilités de jeu ont ainsi été élargies, faisant évoluer la discipline. Dans une interview pour Le Temps sortie en 2019, Garry Kasparov affirme que si sa défaite contre Deep Blue l’a bouleversé à l’époque, il considère rétrospectivement qu’elle s’impose comme « une victoire pour l’humanité ». Selon l’ancien champion, l’avenir des hommes ne se situent pas derrière pas les machines, mais à leurs côtés.

Enfin, l’instinct et le talent garderont toujours leur part d’importance dans les échecs. En attestent les parties rapides, notamment utilisées pour départager les adversaires lors d’une égalité, pendant lesquelles il est impossible ne pas commettre d’erreurs au vu du timing imposé. Si les programmes indiquent les meilleures ouvertures à jouer, il incombe encore à l’humain d’élaborer la stratégie optimale à partir de ce coup.

Selon le site chess.com, seulement 0,2 pourcent des joueurs triche lors de tournois en ligne : un chiffre bien plus bas que ce qu’estime l’imaginaire populaire. La communauté des échecs semble particulièrement soucieuse de remettre à jour ce qui faisait le charme de la discipline : le frisson d’un duel de l’esprit, le vertige devant l’infinité des possibilités permises par 64 cases, et la créativité qui s’exprime sur le plateau tandis que se renouvelle un jeu qui a vu le jour il y a tant de siècles.

Texte by views.fr

En Italie, l’extrême droite remporte une victoire historique

Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni a remporté près d’un quart des voix lors des élections législatives ce dimanche. La coalition que le parti post-fasciste forme avec la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi devrait obtenir la majorité absolue au Parlement.

La coalition que Fratelli d’Italia forme avec l’autre formation d’extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, raflerait jusqu’à 47 % des suffrages. Avec le jeu complexe du système électoral, elle devrait s’assurer la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des Députés qu’au Sénat. Si ces résultats se confirmaient, FdI et la Ligue remporteraient ensemble « le pourcentage le plus élevé de votes jamais enregistré par des partis d’extrême droite dans l’histoire de l’Europe occidentale de 1945 à aujourd’hui », a relevé le Centre italien d’Etudes électorales (CISE).

Ce séisme intervient deux semaines après celui qui, en Suède, a vu la victoire d’un bloc conservateur comprenant les Démocrates de Suède (SD), parti issu de la mouvance néonazie qui a réalisé une forte percée, devenant la première formation de droite du pays nordique. SD et FdI font partie du même groupe au Parlement européen. Dans ce qui a été (mal) perçu à Rome comme un avertissement sans frais, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a rappelé que l’Union européenne (UE) disposait « d’instruments » pour sanctionner les Etats membres portant atteinte à l’Etat de droit et à ses valeurs communes.

Embûches

Giorgia Meloni a prévenu Bruxelles qu’elle exigerait de revoir les termes de la relation de l’Italie avec l’UE : « La fête est finie, l’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux », a-t-elle mis en garde. Elle réclame notamment une réforme du pacte de stabilité et la renégociation, pour tenir compte de l’inflation, de l’aide colossale de 190 milliards d’euros octroyée par ses partenaires européens à la troisième économie de la zone euro pour se relancer après la pandémie.

Les Européens s’alarment aussi des positions sur les questions de société de « la Meloni », comme on l’appelle en Italie, dont la devise est « Dieu, famille, patrie », et qui est proche du Premier ministre hongrois ultraconservateur Viktor Orban. Fratelli d’Italia doit son succès autant aux promesses non tenues de ses adversaires et au vent de « dégagisme » qui souffle sur la Péninsule qu’au charisme de sa dirigeante. Cette Romaine de 45 ans qui, jeune militante, disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d’Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l’incurie des services publics.

Quel que soit le gouvernement italien issu des élections, qui ne prendra ses fonctions qu’au plus tôt fin octobre, son chemin apparaît d’ores déjà semé d’embûches et sans grande marge de manœuvre. Il devra notamment gérer la crise causée par l’inflation galopante, alors que l’Italie croule déjà sous une dette représentant 150 % du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. Dans le dossier ukrainien, l’Europe et les alliés de l’Italie, membre de l’Otan, scruteront également la répartition des portefeuilles entre les trois partis. Car si Giorgia Meloni est atlantiste et soutient les sanctions frappant Moscou, Matteo Salvini s’y oppose.

Texte Par L’Obs.fr

Plus de 1200 personnes arrêtées depuis le début des manifestations

Le mouvement de contestation ne faiblit pas et a déjà coûté la vie à 41 personnes. Il a débuté le 16 septembre, après le décès d’une jeune femme pour «port inapproprié de vêtements».

Les autorités ont interpellé 450 nouveaux manifestants dans le nord de l’Iran, où plus de 700 personnes ont déjà été arrêtées pour avoir participé aux protestations contre la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs, a annoncé lundi un média officiel.

Mouvement de contestation

«Lors des troubles de ces derniers jours, 450 émeutiers ont été arrêtés à Mazandaran», a déclaré le procureur général de la province, Mohammad Karimi, cité par l’agence officielle Irna. Samedi, les autorités avaient fait état de 739 manifestants arrêtés parmi lesquels 60 femmes à Guilan, province voisine de Mazandaran, dans le nord du pays.

 

Les manifestations ont commencé le 16 septembre, date du décès de Mahsa Amini arrêtée trois jours auparavant à Téhéran pour «port inapproprié de vêtements» dans la République islamique, où le code vestimentaire pour les femmes est strict, en particulier le port du voile islamique.

Le mouvement de contestation s’est propagé dans plusieurs villes du pays, où les manifestants ont crié des slogans hostiles au pouvoir, selon les médias locaux. «Au cours des derniers jours, des émeutiers ont attaqué des bâtiments gouvernementaux et endommagé des biens publics dans certaines régions de Mazandaran sous la direction d’agents étrangers», a-t-il affirmé.

Aucune indulgence

Dimanche, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, a menacé de ne faire preuve d’«aucune indulgence» vis-à-vis des manifestants et appelé les forces de l’ordre à agir «fermement» contre «ceux qui portent atteinte à la sécurité».

Selon un bilan officiel non détaillé, incluant manifestants et forces de l’ordre, 41 personnes ont été tuées en dix jours de protestations. Mais le bilan pourrait être plus lourd, l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état d’au moins 57 manifestants tués.

L’agence de presse Tasnim a publié lundi une vingtaine de photos de manifestants parmi lesquels des femmes dans diverses rues de Qom, importante ville sainte chiite située à près de 150 km au sud de la capitale. Les institutions militaires et sécuritaires ont publié ces images des «meneurs des émeutes» et appelé les habitants à les «identifier et informer les autorités», a ajouté l’agence.

Alcaraz dégoûté après l’annonce de la retraite de Federer

Alors qu’il déclarait il y a encore quelques heures, à la suite de son sacre à l’US Open, qu’il aimerait vraiment affronter au moins une fois Roger Federer avant la fin de sa carrière, Carlos Alcaraz a pris un petit coup derrière la tête suite à l’annonce du Suisse ce mercredi.

Le plus jeune numéro un mondial de l’histoire a publié un coeur brisé sur son compte Twitter qui en dit long sur son état d’esprit après la décision du Suisse de se retirer du tennis professionnel à cause notamment d’un genou qui grince.

Text by  we love tennis.fr

Le nouveau souverain britannique prend le nom de Charles III

Le nouveau souverain britannique, connu jusqu’ici sous le nom de Prince Charles, prend le nom de Charles III. Le prince de 73 ans est devenu automatiquement roi à la mort de sa mère la reine Elizabeth II en vertu de la règle qui veut que « le roi ne meurt jamais ».

Son accession au trône après 70 ans de patience, un record dans l’histoire de la monarchie britannique, a été immédiate à la mort de la reine, en vertu d’une ancienne maxime latine « Rex nunquam moritur » (le roi ne meurt jamais).

Charles a déclaré dans un communiqué publié sur Twitter que la mort de sa mère était « un grand moment de chagrin ». « La mort de ma mère tant aimée, sa majesté la reine, est un grand moment de chagrin pour moi et ma famille », était-il écrit dans le communiqué

Couronnement dans quelques semaines

Son couronnement devrait intervenir au mieux dans quelques semaines. Elizabeth II avait été couronnée en juin 1953, seize mois après avoir été proclamée reine.

Son épouse Camilla devient reine consort, un souhait exprimé par la reine en février dernier. Le sujet restait sensible chez les Britanniques. Après son mariage avec le prince Charles en 2005, Camilla avait choisi de ne pas prendre le titre de princesse de Galles, trop associé à la princesse Diana.

Né le 14 novembre 1948, le fils aîné Charles était devenu l’héritier de la couronne à trois ans et trois mois, en février 1952, lorsque la princesse Elizabeth, 25 ans, était devenue reine à la mort de son père George VI.

Depuis ses premiers engagements officiels dans les années 1970, le rôle du Prince de Galles a été de « soutenir sa majesté la reine, en tant que point focal de la fierté nationale ».

Il a donc accueilli en son nom les dignitaires au Royaume-Uni, participé aux dîners d’Etat, voyagé dans une centaine de pays, remis des milliers de décorations, couru les inaugurations, honoré des héros, écrit ou enregistré d’innombrables messages d’encouragement ou de félicitations.

Il remplaçait de plus en plus sa mère à la santé déclinante. En mai, Charles avait prononcé à sa place pour la première fois le discours du trône au Parlement, l’une de ses fonctions constitutionnelles les plus importantes.

Dandy écolo

Les Britanniques connaissent surtout de lui le naufrage de son mariage avec la princesse Diana, qui lui a fait un tort considérable dans les années 1990, et son remariage avec Camilla.

Homme de passions, Charles a occupé au mieux cette très longue attente, défenseur avant l’heure de l’environnement, amateur de médecines douces, passionné d’urbanisme durable et jardinier inspiré qui parle à ses arbres. Depuis 2007, il publie son « empreinte écologique » (total 3133 tonnes de CO2 en 2020 contre 5070 en 2019).

Il est au total président ou bienfaiteur de plus de 420 organisations caritatives, dont la principale, le Prince’s Trust, a aidé depuis sa création en 1976 plus d’un million de jeunes en difficulté.

Mais ce vieil aristocrate dandy qui aime les costumes croisés est nettement moins populaire que sa mère, entièrement dévouée à son rôle pendant 70 ans, et d’une neutralité absolue.

Text by rts.ch afp/cab

Déluge au Pakistan : le réchauffement climatique a déclenché une réaction en chaine

Alors qu’un tiers du Pakistan se retrouve sous l’eau, de nombreux scientifiques affirment que ces inondations ont été dévastatrices pour plusieurs raisons, qui auraient démarré dès le mois d’avril.

Ce sont les pires inondations que le Pakistan ait jamais connu. Déjà des dizaines de millions de personnes évacuées, sans aucune ressource, plus de 1.200 morts, alors qu’un tiers du pays est sous l’eau. Un bilan qui devrait s’alourdir dans les prochains jours, car pour l’instant tout le pays est débordé et, l’étendue des dégâts reste difficile à évaluer. Mais qu’est-ce qui a causé de telles inondations ? Selon des chercheurs, c’est un mélange d’événements climatiques qui ont entrainé une réaction en chaine, avec bien sûr en premier lieu le réchauffement climatique.

Une sécheresse hors du commun dès les mois d’avril et mai

Dès le mois d’avril en effet, la température au Pakistan a dépassé de beaucoup les normales de saison se situant autour des 30-35 °C, et a dépassé durant plusieurs jours les 40 °C dans de nombreux endroits. Pire encore, dans la ville de Jacobabad, le mercure a grimpé jusqu’à 51 °C, du jamais vu dans l’hémisphère Nord jusqu’à cette année ! « Ce n’étaient pas des vagues de chaleur normales, c’étaient les pires au monde. Nous avions l’endroit le plus chaud sur Terre au Pakistan », explique Malik Amin Aslam dans un communiqué de Nature, ancien ministre du changement climatique, basé à Islamabad.

 

Et ces vagues de chaleur extrêmes ne présagent rien de bon. L’air plus chaud, moins dense que l’air froid, peut en conséquence retenir plus d’humidité. De l’eau stockée qui peut d’autant plus se relâcher dans l’atmosphère une fois la saison des pluies commencée. Ainsi, des niveaux de pluie supérieurs à la normale étaient déjà prévus. De plus, la sécheresse de l’air entraine, bien sûr, une sécheresse des sols. Ces derniers deviennent alors plus compacts, absorbent beaucoup moins d’eau que lors d’une météo normale. Ainsi, l’eau qui arrive sur ces sols aura tendance à ruisseler au lieu de s’infiltrer profondément dans la terre.

Mais encore d’autres conséquences de la sécheresse se sont fait sentir. Les glaciers de haute montagne dans le nord du pays ont fondu, bien plus que d’ordinaire en raison des vagues de chaleur. De l’eau s’écoulait donc déjà des montagnes jusque dans l’Indus, le plus grand fleuve du pays qui le traverse du nord au sud, lorsque les crues sont arrivées. Or, ce fleuve alimente les villes, et les installations agricoles à travers tout le Pakistan. Et selon Zia Hashmi, ingénieur des ressources en eau au Global Change Impact Studies Centre, des débits élevés d’eau boueuse dans la rivière Hunza, qui alimente l’Indus, ont été constatés en juillet. Une observation qui suggère une fonte rapide et plus intense que d’habitude, et la possibilité que certains lacs glaciaires aient rompu leurs barrages.

Des inondations telles qu’un nouveau lac a été créé !

Mais ce n’est pas tout ! Ces crues correspondent aussi avec l’arrivée d’une zone de dépression intense dans la mer d’Arabie au sud du pays, provoquant de fortes pluies au Pakistan dès juin. « Nous avons rarement des systèmes de dépression à grande échelle qui arrivent là-bas », explique Athar Hussain, climatologue à l’Université d’Islamabad. Tous ces événements combinés à une mousson précoce qui a démarré fin juin ont contribué à produire deux fois plus de précipitations que la moyenne durant la saison des pluies. Cinq fois, dans les provinces du sud. À tel point qu’un nouveau lac a été créé, bien que les pluies soient maintenant terminées !

Ce lac se retirera une fois que le temps s’assèchera, mais pourrait bien rester de quelques jours à quelques semaines. Tout comme l’eau qui s’écoule dans tout le pays et qui a déjà détruit 240 ponts, 5.000 kilomètres de routes et des millions de maisons. Pour ce pays, le pire n’est pas passé. Particulièrement représentatifs des effets du réchauffement climatique, de tels événements pourraient devenir la norme au Pakistan d’ici quelques années.

Texte by futura-sciences.com

Benjamin Mendy, « un prédateur » selon le procureur

Le procès de Benjamin Mendy a repris ce lundi, en fin de matinée, au tribunal de Chester, avec le discours introductif du procureur, qui a présenté le champion du monde 2018 comme un « prédateur ».

Avant une pause à l’heure du déjeuner, près de deux heures plus tard, il a déroulé la moitié de son argumentaire, dans ce dossier très médiatique ; une trentaine de journalistes étaient d’ailleurs présents ce lundi matin, sur les bancs en bois spartiates de la Crown Court. « Ce dossier d’accusation est simple et il n’a pas grand-chose à voir avec le football, a lancé le procureur en préliminaire. Il s’agit plutôt d’un nouveau chapitre d’une très vieille histoire : des hommes qui violent et agressent sexuellement des femmes, parce qu’ils se croient puissants et parce qu’ils pensent pouvoir se tirer d’affaire. »

Sous le regard des deux accusés, assis dans le « dock » et à qui le dossier d’accusation a été également distribué, le procureur Cray poursuit alors son discours, en entrant dans le vif du sujet. Et en évoquant Louis Saha Matturie, d’abord. Le coaccusé (sans rapport avec l’ex-attaquant Louis Saha) est visé par douze chefs d’infractions sexuelles, dont huit viols. Ce lundi, il a été présenté comme un « fixeur » par l’accusation, un « assistant » et un « ami » de Mendy, qui aurait été chargé de « trouver des jeunes femmes et de créer des situations où elles pouvaient être violées et agressées sexuellement », a précisé le procureur.

Un « manoir » dans lequel on pouvait se sentir « vulnérable »

Accusé de huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle, Benjamin Mendy a été présenté, tout comme son comparse présumé, comme un « prédateur » par le procureur Cray. Les faits dont est soupçonné le défenseur de Manchester City – suspendu depuis près d’un an par son club – se seraient déroulés à son vaste domicile de Prestbury, dans le Cheshire, entre le 25 octobre 2018 et le 23 août 2021, soit trois jours avant son arrestation. Le natif de Longjumeau (Essonne), qui a passé 134 jours en détention provisoire, bénéficie d’une liberté conditionnelle depuis le 7 janvier.

Le domicile champêtre de Mendy, c’est un « manoir », a poursuivi le procureur, dans lequel on pouvait se sentir « vulnérable, effrayé, isolé ». Une « vulnérabilité accentuée par d’autres faits importants dont vous entendrez parler », a-t-il dit au jury. Tels que la conduite « des plaignantes dans des pièces qu’elles croient verrouillées »« le fait que certaines femmes étaient ivres et que les accusés voulaient qu’elles le soient » et les « différences d’âge et de richesse entre les accusés et les plaignantes ».

« De nos jours, plus personne ne peut douter que :  »Non, ça veut dire non » »

Le procureur Timothy Cray

L’apparente sérénité montrée par Benjamin Mendy, depuis le début du procès, le 10 août, n’est alors plus de mise. Visage fermé, bouche raide, le champion du monde 2018 écoute le procureur poursuivre son adresse au jury : « Voici deux importantes questions que vous allez devoir considérer. Que s’est-il passé dans la maison de Mendy les jours en question ? Qu’y avait-il dans cette maison qui rendait ces femmes vulnérables ? » Une vidéo des différentes pièces du « manoir » du latéral a également été diffusée, sur deux écrans, pendant l’audience. Le joueur et son « assistant » Matturie, qui ont plaidé non coupable de chacune des charges qui pèsent à leur encontre, soutiennent que les plaignantes étaient consentantes, a rappelé le procureur.

« De nos jours, plus personne ne peut douter que :  »Non, ça veut dire non » », a-t-il également lancé, comme un écho aux bouleversements sociétaux engendrés par le mouvement #MeToo. Ce droit fondamental de dire  »non » au sexe doit bénéficier à tout le monde. Et on ne perd pas ce droit parce qu’on est allés dans un bar, qu’on s’est habillés pour sortir en boîte ou qu’on s’est rendus chez un footballeur. » C’est évidemment sur ce thème central – le consentement, ou pas, des victimes présumées – que les jurés devront se prononcer puis aboutir à un verdict à l’issue de ce procès, qui doit durer quinze semaines.

Amber Heard vs Johnny Depp : un risque de retour de bâton post #metoo ?

Diffusé en direct à la télévision, le procès en diffamation intenté par Johnny Depp contre Amber Heard a déclenché un torrent de propos haineux contre l’actrice. Cinq ans après #metoo, ces réactions évoquent un effet de backlash, un retour de bâton contre les victimes qui osent prendre la parole. Féministes et organisations de lutte contre les violences conjugales s’inquiètent.

1er juin 2022 : les jurés du tribunal de Fairfax, près de Washington, aux Etats-Unis, rendent leur verdict à l’issue de six semaines de débats devant la justice entre la défense de l’actrice Amber Heard et les avocats de son ex-époux, l’acteur Johnny Depp. Tous deux s’accusent mutuellement de violences et de diffamation.

Diffusé en direct à la télévision et sur Internet, le procès a tourné au grand déballage sur la vie privée du couple au vu et au su du grand public. Les extraits relayés sur les réseaux sociaux ont alors donné lieu à des torrents d’injures contre Amber Heard et de messages misogynes devenus viraux, alors que Johnny Depp, qui a 22 ans de plus que son ex, bénéficiait, lui, d’une vague de himpathy – un phénomène que la philosophe australienne  Kate Manne décrit comme « la sympathie inappropriée et disproportionnée dont bénéficient les hommes de pouvoir dans des cas d’agressions sexuelles, de violences conjugales, d’homicides et d’autres comportements misogynes ».

L’actrice de 36 ans a-t-elle diffamé son ex-mari dans sa tribune publiée en 2018 dans le Washington Post, où elle se présentait comme « une personnalité publique incarnant les violences conjugales« , sans explicitement mentionner le nom de Johnny Depp ? Telle était la question à laquelle les jurés ont répondu en la jugeant coupable de « diffamation avec réelle malveillance » contre Johnny Depp. Amber Heard est condamnée à lui verser 10 millions de dollars, plus 5 millions de dommages et intérêts. Le jury a aussi condamné Johnny Depp à 2 millions de dollars en dommages et intérêts, considérant qu’il avait lui aussi diffamée son ex-femme dans le Daily Mail. 

Règlement de comptes

La guerre juridique et médiatique entre les deux ex-conjoints remonte à 2016. Amber Heard demande le divorce, accuse Johnny Depp de violences et obtient une injonction d’éloignement – accusations éteintes par un accord financier. En 2020, un premier procès en diffamation oppose l’acteur au journal britannique The Sun, qui a publié des propos d’Amber Heard l’accusant de violences. La justice estime que les accusations de l’actrice sont fondées, même si Johnny Depp incrimine lui aussi son ex-femme pour violences. S’ensuit la tribune de la jeune femme dans le Washington Post qui mènera au procès clôt le 1er juin.

D’un côté : Amber Heard présente des preuves d’ecchymoses et de scènes de violence, d’insultes et de menaces, en général sous l’emprise de l’alcool de la part de Johnny Depp. De l’autre : l’acteur produit des enregistrements où Amber Heard reconnaît l’avoir frappée et la preuve qu’elle a déjà été arrêtée en 2009 pour violences conjugales sur son ex, Tasya Van Ree. Au final : Johnny Depp déclare avoir accidentellement donné un coup de tête à Amber Heard en essayant de l’empêcher de l’attaquer. Elle justifie les violences auxquelles elle a pu se livrer en les qualifiant d’autodéfense.

Au delà du règlement de compte sans merci entre les deux parties d’un couple toxique, le procès de Fairfax, parce que livré en direct à la vindicte du public, a donné lieu à une vague de propos haineux contre Amber Heard, la femme par qui le scandale est arrivée. Et par ricochet à toutes les victimes de violences conjugales qui osent les dénoncer. Ainsi Amber Heard l’exprime-t-elle lorsqu’elle dit sa déception face au verdict : « Je suis dévastée par le fait que la montagne de preuves n’ait pas été suffisante pour faire face au pouvoir, à l’influence et à l’ascendant bien plus importants de mon ex-mari, a-t-elle déclaré après la lecture de la sentence. Je suis encore plus déçue par ce que ce verdict signifie pour les autres femmes. C’est un revers. Cela remet en cause l’idée que la violence envers les femmes doit être prise au sérieux« .

Médiatisation toxique

La juge Penney Azcarate avait décidé d’autoriser la diffusion des audiences à la télévision de cette affaire ultra médiatisée, l’une des plus suivies au monde, malgré l’opposition des avocats d’Amber Heard. Ce fut « la pire décision prise par un tribunal depuis des décennies pour les victimes« , pense Michele Dauber, professeure de droit à l’université de Stanford, en Californie, et militante contre les agressions sexuelles sur le campus. Une décision qui révèle « une profond méconnaissance des violences sexuelles de la part de la juge« .

Amber Heard a dû « décrire son viol présumé avec des détails crus à la télévision. C’est choquant et ça devrait offenser toutes les femmes et les victimes, qu’elles soient d’accord ou non avec le verdict… », explique Michele Dauber. De fait, le procès a fasciné un public mondial peu habitué à regarder les allégations d’agressions sexuelles au sein d’un couple, puisque la dernière fois qu’une victime de viol a dû témoigner publiquement remonte à 1983.

Quelles que soient les opinions sur le verdict, c’est un problème : « Je ne pense pas que notre société comprenne encore la dynamique des violences conjugales« , déclare Ruth Glenn, présidente de la Coalition nationale contre les violences conjugales (NCADV), à l’AFP. Ce contexte n’a pas été suffisamment creusé lors des débats au tribunal, estime-t-elle. Pour elle, il n’y a « aucun doute » sur les types d’abus qui ont été révélés au procès. « Il faut s’assurer que les personnes présentes le comprennent. Mais tant que ce n’est pas le cas, ne montrons pas ce genre de choses à la télévision« .

Dénigrement, injures, moqueries

« Chaque fois qu’Amber Heard a pris la parole pour détailler les violences conjugales dont elle accuse Johnny Depp, ses paroles, relayées sur les réseaux sociaux, ont immédiatement suscité moqueries, remarques sexistes et dénigrement, qui ont un effet incontestablement désastreux sur l’objectif d’encourager les femmes à porter plainte contre des conjoints, ou des personnalités publiques violentes, » écrit sur Facebook la militante des droits des femmes Fatima-Ezzahra Benomar. « Comme c’est souvent le cas dans les affaires de violences sexistes et sexuelles, déplore-t-elle, l’actrice a été accusée de jouer la comédie quand elle pleure, ou au contraire de ne pas en faire assez quand elle ne pleure pas…. »

Désormais « chaque victime va réfléchir à deux fois avant de se manifester et demander une ordonnance d’éloignement ou de parler à quiconque des abus qu’elle a subis, déplore la professeure et militante Michele Dauber. Des femmes risquent d’être blessées, voire tuées, parce qu’elles n’ont pas appelé à l’aide. Cette affaire est un désastre complet. Elle est potentiellement catastrophique« , conclut-elle..

Misogynie en force

La professeure de droit remarque, elle aussi, que l’opinion publique soutenait Johnny Depp, alors que son ex faisait l’objet d’insultes et de quolibets « ouvertement misogynes » sur les réseaux sociaux. Amber Heard a subi « métaphoriquement le supplice du goudron et des plumes« , affirme-t-elle, alors que le jugement a été salué par la droite américaine. Des propos qui ont déclenché un tollé de propos haineux contre Michele Dauber – salope, pétasse, criminelle, mégenrée… – au point que l’un de ses comptes émetteurs a été bloqué par Twitter.

Retour de bâton après #metoo ?

La médiatisation de l’affaire Heard vs Depp pose la question de l’avenir du mouvement #MeToo, qui, depuis 2017, encourage les femmes à dénoncer les auteurs de harcèlement et d’agression sexuelles. Cinq ans après, l’irrésistible raz-de-marée marque le pas. « Il est impossible de ne pas y voir un retour de bâton pour #MeToo, les femmes sont allées trop loin. Mesdames, on vous a écouté et on a condamné quelques hommes. Ne soyez pas trop cupides« , écrit ainsi un internaute sur Reddit.

D’autres, comme Ruth Glenn, du NCADV, veulent y voir une piqûre de rappel du travail qui reste à accomplir. Pour Tarana Burke, fondatrice de #MeToo, « le mouvement est tout à fait vivant. C’est le système qui est corrumpu ». L’instigatrice de #MeToo appelle à se concentrer sur le courage de millions de femmes ayant dénoncé des violences plutôt que sur les batailles judiciaires, gagnées ou perdues.

Au paroles de Tarana Burke font écho celles d’Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes en France, qui a réagi aux milliers, voire millions d’insultes de tiktokeurs qui font payer à Amber Heard d’avoir écorné l’image de Johnny Depp, ce « mâle parfait ». Pour elle, ce backlash ne stoppera pas le mouvement, car « #metoo ne peut se résumer à un procès et résonne partout sur la planète : rien ne peut arrêter un mouvement dont le moment est venu« .

A l’issue du procès, l’avocate d’Amber Heard déclare que sa cliente ne peut « absolument pas » payer les plus de 10 millions de dollars de dommages-intérêts qu’elle est condamnée à verser à son ex-époux. Estimant que l’actrice a été « diabolisée » par la partie adverse, elle déclare vouloir faire appel de la décision du jury.

Text by Terriennes Liliane Charrier