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Le Coronavirus est testé pour savoir s’il passera l’été ?

La propagation de l’épidémie pourrait être ralentie par la chaleur et l’humidité. Des scientifiques tentent dès maintenant de le savoir.

Le Coronavirus est testé pour savoir s'il passera l'été ?

Bon nombre de virus ne résistent pas à la chaleur, c’est pour cela que la saison de la grippe, par exemple, est l’hiver. On espérait que cela soit également le cas pour le nouveau coronavirus, mais le fait qu’il se soit tout de même propagé dans des régions où il fait plus de 30°C, comme à Singapour, n’est pas un signe très encourageant.

 

Toutefois, selon une étude chinoise, des températures chaudes pourraient au moins le ralentir, relevait ZME Science. Selon une approche statistique, effectuée auprès de 4711 cas de personnes contaminées par le SRAS-CoV-2 dans toute la Chine, il s’est avéré que plus la température et le taux d’humidité étaient élevés, moins l’épidémie se propageait. Ce qui, si cela se confirme, serait une bonne nouvelle dans les mois à venir pour l’hémisphère nord et une mauvaise pour celui du sud.

Test sur une réplique inoffensive

Reste que tout cela n’est basé que sur des probabilités. Pour tenter d’en savoir plus scientifiquement, une étude vient d’être lancée à l’Université de l’Utah, aux États-Unis. Les chercheurs vont tester la résistance du coronavirus à la chaleur, l’humidité et à d’autres changements environnementaux. Pour ce faire, ils vont recréer des particules synthétiques du coronavirus, mais sans son génome, afin qu’il ne puisse infecter personne ni se multiplier. L’idée est vraiment de voir comment la physique de sa propagation peut être affectée.

Comme pour la grippe, le SRAS-CoV-2 voyage entre humains sous forme de gouttelettes de mucus en suspension dans l’air. Observer la façon dont ces gouttelettes réagissent en fonction de la température et de l’humidité devrait permettre de savoir si le virus ralentira ou non avec la saison chaude. Et tout ce qui altère l’intégrité structurelle du coronavirus est bon à prendre. «Ce n’est pas un vaccin. Cela ne résoudra pas la crise, mais nous espérons que cela éclairera les décisions politiques à venir», a déclaré Michael Vershinin du Département de physique et d’astronomie de l’université.

Centre pluridisciplinaire

Si, lors de précédents virus, des études ont été menées sur leurs moyens et leurs vitesses de propagation, on a rarement regardé l’influence du climat. Le laboratoire de l’Université de l’Utah, qui vient de recevoir une subvention de 200 000 francs pour mener cette recherche, a des années d’expériences dans le domaine des études des virus à l’échelle nanométrique. De plus, il fait partie du Centre pour la science des cellules et du génome (CCGS) de cette même université, où travaillent physiciens, chimistes et biologistes. Du coup, au besoin, une collaboration interdisciplinaire peut facilement se mettre en place.

Michel Pralong

source: Le Matin