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Daft Punk se sépare mais les fans ont bien du mal à y croire

DAFT PUNK – Plus de 160.000 tweets une heure après la mise en ligne de la vidéo “Epilogue” et une moyenne de 27 tweets par seconde: l’annonce de la séparation des Daft Punk a eu l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux. Il faut dire que depuis le début de leur carrière, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont habitué leurs fans aux annonces aussi mystérieuses que surprenantes.

Lundi 22 février 2021, aux alentours de 15h30. Après cinq ans de “silence” total, la chaîne YouTube des Daft Punk aux quelque 4 millions d’abonnés donne signe de vie. Une vidéo longue de près de 8 minutes intitulée “Epilogue” est mise en ligne sans autre information. 

Très vite, certains internautes se réjouissent à l’idée d’y voir (enfin) l’annonce d’un nouvel album, huit ans après le succès fou de “Random Access Memories”. D’autant qu’au cours des derniers mois, plusieurs rumeurs et (faux) documents officiels laissaient à penser que le retour du groupe était imminent. On avait même cru un temps qu’ils s’inviteraient dans le show de The Weekend au dernier Super Bowl.

Mais au milieu des images du duo casqué d’“Epilogue”, l’une interpelle plus que les autres: une épitaphe indiquant “1993-2021”. Il faudra finalement attendre de voir Kathryn Frazier, l’attachée de presse historique du groupe, prendre la parole dans les colonnes de plusieurs médias de référence (Pitchfork, Variety et l’AFP notamment) pour confirmer que cette vidéo signe bel et bien la séparation du groupe après 28 ans de collaboration. 

Un clip nouveau? Pas du tout. Les images de cette vidéo ne sont que des bouts du confidentiel long-métrage de science-fiction “Electroma” réalisé par les Daft Punk en 2006 et qui imagine le périple de robots qui souhaitent devenir des humains. Un morceau inédit en clôture? Non plus. Les notes d’électro qui résonnent à la fin de la vidéo sont extraites de “Touch”, titre présent sur le dernier album “Random Access Memories”.

Et si certains ont encore du mal à croire que l’histoire des Daft Punk se termine ainsi, c’est en partie à cause de la stratégie marketing savamment orchestrée par le groupe au fil de ces trois décennies. “Dès leurs débuts, les deux Français ont fait du marketing une composante intégrée à leur processus créatif, avec une idée simple: cultiver la rareté et le mystère”, résume l’AFP. “Les Daft Punk ne montrent jamais leurs visages, vont peu à la télévision et sortent peu de disques. Résultat, chacune de leur apparition est un événement et leurs casques de robots sont devenus une marque immédiatement identifiable.”

Depuis 1997, c’est masqués puis casqués que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo apparaissent pour de rares concerts ou interviews. En 2013, c’est avec une simple boucle de 15 secondes diffusée dans une coupure pub du Late show SNL qu’ils officialisent la sortie de leur opus “Random Access Memories”. En 2014 ils raflent cinq prix historiques sur la scène des Grammy Awards tout en restant complètement silencieux.

“Ils ont su créer un mystère, ils jouent sur le fantasme. Tout le monde se
demande à quoi ils ressemblent, comment ça se passe vraiment. C’est la clé de
leur succès”, expliquait sur France Info le producteur Pedro Winter, ancien manager du duo, au moment de la sortie de leur dernier album.

En bref, en près de trente ans de carrière, on compte sur les doigts d’une seule main le nombre d’albums du groupe tout comme les photos où l’on voit leurs visages. Et forcément, autant de mystère a toujours titillé l’intérêt du plus grand nombre, créant une vraie “Daftmania” et des théories par centaines au moindre bruissement. Les Daft Punk en ont joué et brillamment orchestré chacun des moments importants de leur carrière.

À tel point que l’on continue encore à douter: cette annonce inattendue de leur séparation ne cache-t-elle pas une autre surprise?

Huffpost.fr by Louise Wessbecher