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Russie : Vladimir Poutine accepte l’invitation de Kim Jong-un à se rendre en Corée du Nord

ALLIANCE Washington s’est dit mercredi « préoccupé » par le rapprochement entre Moscou et Pyongyang

L’idylle se poursuit entre Moscou et Pyongyang. Le président russe Vladimir Poutine a accepté de se rendre en Corée du Nord sur invitation de son dirigeant Kim Jong-un, actuellement en déplacement en Russie afin notamment de renforcer leurs liens sur le plan militaire. Pour l’heure, rien n’a toutefois été communiqué officiellement concernant un éventuel accord pour des livraisons de matériel militaire à la Russie afin de soutenir son offensive en Ukraine, comme évoqué par Washington.

A l’issue d’une rencontre mercredi, « Kim Jong-un a invité avec courtoisie Poutine à visiter la RPDC (République populaire démocratique de Corée) quand cela lui conviendra », a rapporté ce jeudi l’agence officielle nord-coréenne KCNA, utilisant le nom officiel de la Corée du Nord. Ce même jour, le numéro un nord-coréen a assuré à Vladimir Poutine que Moscou remporterait une « grande victoire » sur ses ennemis.

Des « perspectives » de coopération militaire

Poutine a de son côté trinqué au « renforcement futur de la coopération » avec Pyongyang, parlant devant la presse de « perspectives » de coopération militaire avec la Corée du Nord malgré les sanctions internationales.

Après l’arrivée mardi du dirigeant nord-coréen en Russie à bord de son train blindé, Kim Jong-un et Vladimir Poutine ont visité des installations du cosmodrome de Vostotchny, en Extrême-Orient, achevé en 2016 et qui doit remplacer à terme la base spatiale historique de Baïkonour. Ils ont ensuite mené des discussions officielles d’environ deux heures avec leurs délégations et en tête-à-tête. Les ministres russes de la Défense Sergueï Choïgou, des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ainsi que celui de l’Industrie Denis Mantourov, participaient aux discussions.

Selon Vladimir Poutine, Kim Jong-un va par ailleurs assister à Vladivostok à une « démonstration » de la marine militaire russe dans le Pacifique. Le dirigeant nord-coréen visitera également en Extrême-Orient des usines d’équipements aéronautiques « civils et militaires », a indiqué le chef de l’Etat russe.

Washington menace de nouvelles sanctions

Les Etats-Unis ont exprimé leur « préoccupation », affirmant que la Russie était intéressée par l’achat de munitions nord-coréennes pour soutenir son invasion de l’Ukraine. « Nous sommes évidemment préoccupés par toute relation de défense naissante entre la Corée du Nord et la Russie », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.

A Vostotchny, Vladimir Poutine a pour sa part évoqué la possibilité que la Russie aide Pyongyang à construire des satellites, après que la Corée du Nord a récemment échoué à deux reprises à mettre en orbite un satellite militaire espion. Matthew Miller, porte-parole du Département d’Etat américain, s’est inquiété de toute coopération dans le domaine des satellites, qui serait « en violation de plusieurs résolutions de l’ONU ». Les Etats-Unis « n’hésiteront pas » à imposer des sanctions le cas échéant contre Pyongyang et Moscou, a-t-il averti.

Text by 20 Minutes avec AFP

ESPAGNE | LUIS RUBIALES ET LE BAISER FORCÉ À JENNIFER HERMOSO : « C’ÉTAIT UN ACTE RÉCIPROQUE »

Si Luis Rubiales a décidé de démissionner de son poste de président de la Fédération espagnole de football, il continue de se défendre à propos du baiser à la joueuse Jennifer Hermoso après le sacre mondial de la « Roja » féminine. Pour lui, c’était tout simplement un « acte réciproque », a-t-il assuré dans une interview accordée au journaliste Piers Morgan.

Luis Rubiales contre-attaque. Dans une interview accordée au journaliste Piers Morgan et diffusée mardi sur la chaîne britannique TalkTV, le désormais ex-président de la Fédération espagnole est revenu sur l’épisode du baiser à la joueuse Jennifer Hermoso après le sacre mondial de la « Roja » féminine.
« C’était un acte réciproque, elle est venue vers moi, très contente« , dit-il à propos d’un geste qui lui vaut depuis d’avoir démissionné et d’être convoqué vendredi par un juge d’instruction pour être entendu en tant qu’inculpé et répondre aux accusations d’agression sexuelle.
« Elle m’a soulevé, elle m’a soulevé dans les airs (…) Nous étions tous les deux émus. Lorsque nous avons touché le sol, j’ai eu un bref échange avec elle, nous nous sommes félicités. Je lui ai donné un rapide bisou. Je lui ai demandé, puis-je te donner un petit bisou ? Ce qui est normal dans notre pays (…) Je me souviens qu’elle m’a donné une ou deux tapes sur les flancs. Elle riait, et voilà c’est tout« , explique l’ex-dirigeant au cours de cette interview dans le cadre de l’émission « Piers Morgan sans filtre ».
 
MES INTENTIONS ÉTAIENT NOBLES
 
« Aucune intention (malveillante). Et bien sûr aucune connotation sexuelle ou quelque chose de ce genre. Rien d’autre qu’un moment de bonheur, une grande joie à ce moment là« , assure Rubiales dans cette interview. « Mes intentions étaient nobles, 100% non sexuelles, 100%, je répète 100%, » clame-t-il.
 

Une version démentie par Jenni Hermoso qui a dit s’être « sentie vulnérable et victime (…) d’un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement de (ma) part« . Rubiales a ensuite même soutenu devant Piers Morgan qu’il aurait agi de la même façon s’il s’était agi d’un homme: « Ca ne fait aucun doute… Quand j’étais joueur, il y a eu des occasions, lorsque nous évitions une relégation ou obtenions une promotion notamment, où nous nous embrassions sur la bouche« .

Depuis une récente réforme du code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle.

Trump plaide non coupable de tentative de manipulation d’élection

L’ex-président américain Donald Trump a plaidé non coupable, selon un document judiciaire déposé jeudi. Il est inculpé de tentative d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020 dans l’Etat de Géorgie.

Il s’agit du quatrième dossier pénal dans lequel est poursuivi le magnat, qui brigue de nouveau la Maison Blanche et reste le favori pour les primaires républicaines. La date de son procès dans cette affaire n’a pas encore été fixée.

Convoqué le 6 septembre pour sa mise en accusation publique en Géorgie, l’ex-président a indiqué dans le document judiciaire qu’il renonçait à son droit d’apparaître devant le juge et ne devrait donc pas se déplacer de nouveau à Atlanta.

M. Trump et 18 autres personnes, dont son ancien avocat Rudy Giuliani, ont été inculpés mi-août de tentatives illicites d’obtenir l’inversion du résultat de l’élection de 2020 dans cet Etat clé, remporté par l’actuel président démocrate Joe Biden.

La loi sur la délinquance en bande organisée, utilisée par la procureure dans ce dossier, prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison.

Dans ce dossier, Donald Trump a dû se rendre la semaine dernière dans une prison d’Atlanta pour être fiché. Il y a été soumis à une prise de photo d’identité judiciaire, une première pour un ancien président américain, avant de rapidement repartir.

Marathon judiciaire

Le septuagénaire est en outre accusé à New York de paiements suspects à une ancienne actrice de films X, et par la justice fédérale de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020 ainsi que de gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche.

L’ancien président a plaidé non coupable dans toutes ces affaires. Il attribue systématiquement ses déboires judiciaires à l’administration Biden, qu’il accuse d' »ingérence électorale » pour lui barrer la route à la Maison Blanche. Joe Biden est également candidat pour la prochaine présidentielle.

« Je n’ai rien fait de mal » en remettant en cause les résultats de la présidentielle de 2020, a martelé le tribun.

Le tempétueux républicain s’apprête en tout cas à vivre une année 2024 hors norme, entre campagne électorale et plusieurs procès, en mars et en mai – un calendrier qui pourrait encore évoluer. La présidentielle se tiendra elle en novembre.

Paradoxalement, chaque rebondissement judiciaire lui rapporte des millions de dollars en dons de campagne, versés par des trumpistes convaincus qu’il est victime d’une cabale politique.

Text by Keystone-ATS

Twitter devient « X », Elon Musk annonce un changement de nom et de logo du réseau social

Exit le petit oiseau bleu, « X » remplace Twitter et le réseau social devient accessible depuis l’adresse « x.com ».

MÉDIAS – « X ». Voilà le message lacunaire publié par Elon Musk ce lundi 24 juillet au petit matin pour annoncer le nouveau nom et logo de Twitter. Le réseau social vit donc ses dernières heures sous cette forme et devrait changer totalement d’identité : plus de bleu et plus d’oiseau. À 11h ce lundi, le logo de l’application est d’ailleurs déjà devenu un « X » sur fond noir.

Depuis plusieurs mois déjà, le fantasque homme d’affaires et patron de SpaceX avait annoncé vouloir transformer Twitter en « X », en hommage à sa lettre préférée, comme le rappelle le média en ligne Numerama.

Samedi soir, le projet s’est accéléré lorsque le milliardaire a tweeté : « nous dirons bientôt adieu (en français, ndlr) à la marque Twitter et, progressivement, à tous les oiseaux », avant de suggérer que le nouveau logo pourrait être un « X ».

Le nouveau logo projeté sur le siège à San Francisco

Dimanche, jouant avec le suspens, il a épinglé à son profil Twitter une vidéo publiée par un utilisateur de la plateforme montrant l’actuel logo de Twitter, un oiseau bleu, remplacé par un X clignotant. « Si un logo X assez bon est posté ce soir, nous le mettrons en ligne dans le monde entier demain », a-t-il encore assuré.

Linda Yaccarino, nouvelle directrice de Twitter depuis mai, a confirmé ce projet. X va créer « un marché mondial pour les idées, les biens, les services et les opportunités », a-t-elle déclaré sur son compte ce lundi, ajoutant : « alimenté par l’IA, X nous connectera tous d’une manière que nous commençons à peine à imaginer ». Elle a également posté une image du nouveau logo projeté sur le siège de Twitter à San Francisco.

Après avoir racheté Twitter l’an dernier pour 44 milliards de dollars, Elon Musk avait changé le nom de l’entreprise en « X Corp » au mois d’avril 2023, et évoque régulièrement son projet nébuleux de la transformer en application multi-facettes, avec des services financiers, comme WeChat en Chine.

Les tweets deviennent des « X »

En réponse à une question d’un internaute qui demandait si Twitter serait accessible depuis l’adresse x.com, Elon Musk a répondu : « Bien sûr ». X.com était le nom et le site internet de la banque en ligne fondée par l’homme d’affaires devenue plus tard le service de paiement en ligne PayPal.

Interrogé par un autre internaute, Musk a également indiqué que les tweets seraient appelés des X après le changement de nom.

Ce changement de nom interviendrait en pleine période de difficultés pour Twitter, dont Elon Musk a licencié environ la moitié du personnel et dont les revenus publicitaires ont chuté de moitié, selon le milliardaire. Le réseau social fait face à une myriade d’applications concurrentes, dont le nouveau venu Threads, lancé par Meta.

Text by Le HuffPost avec AFP

Wimbledon. Le « roi Carlitos », « Sir Carlos » : la presse espagnole encense Alcaraz

Prophète en son pays et admiré à l’étranger, Carlos Alcaraz est adoubé par l’ensemble de la presse sportive européenne, après son sacre en finale de Wimbledon face à Novak Djokovic, ce dimanche 16 juillet.

Deuxième couronne pour Carlos Alcaraz. Ce dimanche, après un match dantesque contre l’homme le plus titré de l’histoire en Grands Chelems, Novak Djokovic, le jeune espagnol de 20 ans, a remporté le deuxième Majeur de sa carrière après l’US Open en 2022. Beaucoup de médias ont donc associé ce sacre à celui de Juan Carlos 1er, roi d’Espagne entre 1975 et 2014.

Deuxième couronne pour Carlos Alcaraz. Ce dimanche, après un match dantesque contre l’homme le plus titré de l’histoire en Grands Chelems, Novak Djokovic, le jeune espagnol de 20 ans, a remporté le deuxième Majeur de sa carrière après l’US Open en 2022. Beaucoup de médias ont donc associé ce sacre à celui de Juan Carlos 1er, roi d’Espagne entre 1975 et 2014.

Roi en son pays

En France, comme en Espagne, les références royales ont déferlé dans les médias sportifs. As, comme L’Équipe ont fait allusion au roi Juan Carlos avec « El Rey Carlitos » et « Le Roi Carlos » pour le journal français.

Toujours dans cette comparaison avec le roi, Marca a joué avec l’hymne anglais « God save the king » pour titrer, en espagnol « Dios salve al nuevo rey » (que dieu protège le nouveau roi).

Dans le même style, Mundo Deportivo a souhaité mettre en avant le nouveau titre obtenu par Carlos Alcaraz en lui ajoutant le préfixe de noblesse « Sir ».

En Italie aussi, le Corriere dello Sport s’amuse avec « AlcaRe », « Re » signifiant roi en italien.

Changement générationnel

D’autres médias ont davantage souhaité mettre en avant le changement de dynastie. El Pais titre ainsi « Alcaraz détrône Djokovic », quand El Mundo avance le début d’une nouvelle ère sportive « Wimbledon inaugure l’ère Alcaraz » à l’issue d’« une bataille inoubliable de changement générationnel ».

Lorsqu’on évoque Alcaraz, ouvrant une nouvelle ère dans le tennis espagnol, il est impossible de ne pas penser à Rafael Nadal. Supporter du Real Madrid depuis toujours, les liens qui unissent Nadal et la Casa Blanca sont bien connus. Ce dimanche le Real a tenu à saluer sur Tweeter la performance d’Alcaraz, également fan du club madrilène.

Text by Ouest-France / Marin BOBOT.

EMEUTES APRÈS LA MORT DE NAHEL: L’IMAGE CATASTROPHIQUE DE LA FRANCE DANS LES MÉDIAS ÉTRANGERS

La presse étrangère juge la France avec un oeil très sévère, après une semaine de tensions très fortes.

Cela fait maintenant une semaine que la France est à la une des médias étrangers. Et l’image que renvoie notre pays est catastrophique. La France, vue à travers le miroir de la presse étrangère, est un pays où rien ne va plus. « Le modèle français est cassé », dit le Sunday Telegraph britannique, qui affirme qu’en France la discrimination, le racisme et l’antisémitisme sont bien plus répandus qu’au Royaume-Uni.

« La France a basculé dans le chaos » estime un autre journal anglais, « La France a mal », pour Die Zeit en Allemagne. Les médias russes, proches du Kremlin, parlent de « décadence et de désordre ». La presse algérienne dénonce le racisme français et ce pays qui s’entête à ne pas admettre son passé colonial violent. Quant aux images des émeutes, elles ont fait le tour du monde. Elles étaient à la une jusqu’en Chine.

Les commentateurs étrangers dénoncent l’échec de notre modèle d’intégration. Tous ces articles sont compilés depuis une semaine par “Courrier international”. Le New York Times voit dans la crise un problème spécifique français, une crise d’identité et d’intégration en France qui s’illustre par les émeutes mais aussi par l’interdiction du port du hijab pour les footballeuses. La presse anglaise est sur le même registre.

The Observer explique que la devise française « Liberté-Egalité-Fraternité » apparaît comme un leurre, voire un mensonge aux yeux des habitants des banlieues. Parce que la France refuse d’évoquer les questions raciales. La France ne reconnaît pas les différences ethniques puisqu’il est même interdit d’établir des statistiques sur la question. Les Français ne peuvent résoudre leur problème de discrimination puisqu’ils en ignorent l’ampleur.

Le Times de Londres dit à peu près la même chose, en estimant que le modèle anglais se révèle aujourd’hui supérieur au modèle français. Le modèle anglais que l’on peut résumer à un “laisser faire”, c’est-à -dire encourager l’expression de la diversité.

LA QUESTION DE LA POLICE AU COEUR DU DÉBAT INTERNATIONAL

La question de la gestion policière est évoquée et pas pour souligner que quelque 800 policiers ont été blessés depuis une semaine, mais plutôt pour dénoncer la scène à l’origine des émeutes, le tir du policier de Nanterre.

« Quand la police française va-t-elle enfin changer? », se demande le Süddeutsche Zeitung allemand, qui estime qu’en France les forces de sécurité protègent d’abord l’état et non les citoyens.

Et le journal estime que ce qu’il s’est passé à Nanterre n’est pas exceptionnel. L’année dernière, 13 personnes ont perdu la vie lors de contrôles routiers. “C’est une honte pour l’Hexagone”, conclut le journal allemand.

Il y a un problème général de violences policières en France, estime aussi Die Zeit, qui juge que l’affaire de Nanterre est une bavure qui pourrait être l’affaire George Floyd française.

Aux Etats-Unis, un présentateur vedette de CNN s’est dit stupéfait qu’un syndicat de policiers ait parlé des émeutiers comme des « nuisibles » ou des hordes de sauvages. « Ce serait impossible d’employer ces mots chez nous », a-t-il dit.

LA FRANCE EST-ELLE CAPABLE D’ORGANISER LES JO?

Le New York Times parle de deux France, avec d’un côté une France partisane de l’ordre et de l’autre un camp qui voit du racisme et de la maltraitance des minorités. Deux camps qui semblent irréconciliables.

 
 

Tout cela renvoie une image très dégradée de la France. Une image sans doute sévère voire caricaturale, mais les journaux européens s’interrogent sur une question: la France sera-t-elle capable d’organiser sereinement les Jeux olympiques dans un an? C’est un sujet d’inquiétude…

Text by Nicolas Poincaré (édité par J.A.) RMC BFMTV

Sous-marin Titan : Pourquoi les eaux autour du Titanic sont toujours dangereuses

À l’automne 1911, un énorme morceau de glace s’est détaché d’un glacier situé au sud-ouest de la vaste calotte glaciaire du Groenland. Au cours des mois suivants, il a lentement dérivé vers le sud, fondant peu à peu au gré des courants marins et du vent.

Puis, par la nuit froide et sans lune du 14 avril 1912, un iceberg de 125 mètres de long (410 pieds) – tout ce qui restait du morceau de glace d’environ 500 mètres qui avait quitté un fjord du Groenland l’année précédente – est entré en collision avec le paquebot RMS Titanic, qui effectuait son voyage inaugural de Southampton, au Royaume-Uni, à New York, aux États-Unis. En moins de trois heures, le navire a coulé, entraînant dans sa chute plus de 1 500 passagers et membres d’équipage. L’épave gît désormais à près de 3,8 km sous les vagues, à près de 400 miles (640 km) au sud-est de la côte de Terre-Neuve.

Les icebergs constituent toujours un danger pour la navigation : en 2019, 1 515 icebergs ont dérivé suffisamment au sud pour pénétrer dans les couloirs de navigation transatlantiques entre les mois de mars et d’août. Mais la dernière demeure du Titanic comporte ses propres dangers, ce qui signifie que les visites de l’épave la plus célèbre du monde représentent un défi de taille.

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Après la disparition d’un submersible de cinq personnes qui transportait des passagers payants lors d’une excursion sur l’épave du Titanic, la BBC s’intéresse à cette région du fond de l’océan.

Les profondeurs de l’océan sont sombres. La lumière du soleil est très rapidement absorbée par l’eau et ne peut pas pénétrer à plus de 1 000 mètres de la surface. Au-delà, l’océan est plongé dans une obscurité perpétuelle. C’est pour cette raison que le Titanic se trouve dans une région connue sous le nom de « zone de minuit ».

Les expéditions précédentes sur le site de l’épave ont décrit une descente de plus de deux heures dans l’obscurité totale avant que le fond de l’océan n’apparaisse soudainement sous les lumières du submersible.

La ligne de visée étant limitée au-delà des quelques mètres éclairés par les feux de bord du submersible de la taille d’un camion, la navigation à cette profondeur est un véritable défi, et il est facile de se retrouver désorienté sur le fond marin.

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Les cartes détaillées du site de l’épave du Titanic, établies grâce à des décennies de balayage à haute résolution, peuvent toutefois fournir des points de repère lorsque des objets sont visibles. Le sonar permet également à l’équipage de détecter des caractéristiques et des objets au-delà de la petite zone de lumière éclairée par le submersible.

Les pilotes de submersibles s’appuient également sur une technique connue sous le nom de navigation inertielle, qui utilise un système d’accéléromètres et de gyroscopes pour suivre leur position et leur orientation par rapport à un point de départ et à une vitesse connus. Le submersible Titan d’OceanGate est équipé d’un système de navigation inertielle autonome de pointe qu’il associe à un capteur acoustique appelé Doppler Velocity Log pour estimer la profondeur et la vitesse du véhicule par rapport au fond de la mer.

Malgré cela, les passagers des précédents voyages sur le Titanic avec OceanGate ont décrit à quel point il est difficile de trouver son chemin une fois arrivé au fond de l’océan. Mike Reiss, un scénariste de comédies télévisées, qui a travaillé sur les Simpsons et a participé à un voyage avec OceanGate sur le Titanic l’année dernière, a déclaré à la BBC : « Lorsque vous touchez le fond, vous ne savez plus où vous en êtes. Nous avons dû nous agiter à l’aveuglette au fond de l’océan en sachant que le Titanic se trouvait quelque part, mais il fait tellement noir que la plus grosse chose sous l’océan se trouvait à seulement 500 mètres de nous et nous avons passé quatre-vingt-dix minutes à la chercher. »

Des profondeurs écrasantes

Plus un objet s’enfonce dans l’océan, plus la pression de l’eau autour de lui augmente. Sur le fond marin, à 3 800 m de profondeur, le Titanic et tout ce qui l’entoure subissent des pressions d’environ 40 MPa, soit 390 fois plus élevées qu’à la surface.

« Pour mettre cela en perspective, c’est environ 200 fois la pression d’un pneu de voiture », a expliqué Robert Blasiak, chercheur en océanographie au Stockholm Resilience Centre de l’université de Stockholm, à l’émission « Today » de la BBC Radio 4. « C’est pourquoi il faut un submersible aux parois très épaisses. » Les parois en fibre de carbone et en titane du submersible Titan sont conçues pour lui permettre de fonctionner à une profondeur maximale de 4 000 mètres.

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Les forts courants de surface qui peuvent entraîner les bateaux et les nageurs hors de leur trajectoire nous sont probablement plus familiers, mais les profondeurs de l’océan sont également parcourues par des courants sous-marins. Bien qu’ils ne soient généralement pas aussi puissants que ceux que l’on trouve à la surface, ils peuvent néanmoins entraîner le déplacement de grandes quantités d’eau. Ils peuvent être alimentés par des vents de surface qui influencent la colonne d’eau en dessous, par des marées en eaux profondes ou par des différences de densité de l’eau dues à la température et à la salinité, ce que l’on appelle les courants thermohalins. De rares événements connus sous le nom de tempêtes benthiques – qui sont généralement liés à des tourbillons à la surface – peuvent également provoquer des courants puissants et sporadiques susceptibles d’emporter des matériaux sur le fond marin.

Les informations dont on dispose sur les courants sous-marins autour du Titanic, qui est divisé en deux parties principales après que la proue et la poupe se sont séparées lors du naufrage, proviennent de recherches portant sur les formes du fond marin et sur le mouvement des calmars autour de l’épave.

On sait qu’une partie de l’épave du Titanic se trouve à proximité d’une section du fond marin affectée par un courant d’eau froide s’écoulant vers le sud, connu sous le nom de « Western Boundary Undercurrent » (sous-courant de la frontière occidentale). Le flux de ce « courant de fond » crée des dunes migratoires, des ondulations et des motifs en forme de ruban dans les sédiments et la boue du plancher océanique, qui ont permis aux scientifiques d’en comprendre la force. La plupart des formations observées sur les fonds marins sont associées à des courants relativement faibles ou modérés.

Les ondulations de sable le long de la bordure orientale du champ de débris du Titanic – l’éparpillement des effets personnels, des accessoires, des installations, du charbon et des parties du navire lui-même qui se sont répandus lors du naufrage – indiquent l’existence d’un courant de fond d’est en ouest, tandis qu’à l’intérieur du site principal de l’épave, affirment les scientifiques, les courants tendent du nord-ouest au sud-ouest, peut-être en raison des plus gros morceaux de l’épave, qui modifient leur direction.

Au sud de la partie avant, les courants semblent particulièrement changeants, allant du nord-est au nord-ouest et au sud-ouest.

De nombreux experts s’attendent à ce que le vannage de ces courants finisse par ensevelir l’épave du Titanic dans les sédiments.

Gerhard Seiffert, archéologue marin spécialisé dans les eaux profondes, qui a récemment dirigé une expédition visant à scanner l’épave du Titanic en haute résolution, a déclaré à la BBC qu’il ne pensait pas que les courants dans la zone étaient suffisamment forts pour représenter un risque pour un submersible – à condition qu’il soit alimenté en électricité.

« Je n’ai pas connaissance de courants représentant une menace pour un véhicule de haute mer en état de marche sur le site du Titanic », a-t-il déclaré. « Dans le cadre de notre projet de cartographie, les courants représentaient un défi pour la précision de la cartographie, et non un risque pour la sécurité. »

Coulées de sédiments

Après plus de cent ans passés au fond de la mer, le Titanic s’est progressivement dégradé. L’impact initial des deux sections principales du navire lors de la collision avec le fond marin a tordu et déformé de grandes parties de l’épave. Au fil du temps, les microbes qui se nourrissent du fer du navire ont formé des « rusticités » en forme de glaçons et accélèrent la détérioration de l’épave. En fait, les scientifiques estiment que l’activité bactérienne plus élevée sur la poupe du navire – due en grande partie aux dommages plus importants qu’elle a subis – la détériore quarante ans plus vite que la partie avant.

« L’épave s’effondre constamment, principalement à cause de la corrosion, explique M. Seiffert. Chaque année, un tout petit peu. Mais tant que vous restez à une distance de sécurité – pas de contact direct, pas de pénétration par les ouvertures – aucun dommage n’est à craindre. »

Bien que cela soit extrêmement improbable, des coulées soudaines de sédiments au fond de la mer ont déjà endommagé et même emporté des objets fabriqués par l’homme au fond de l’océan.

Les événements les plus importants – comme celui qui a sectionné les câbles transatlantiques au large de Terre-Neuve en 1929 – sont déclenchés par des phénomènes sismiques tels que les tremblements de terre. On prend de plus en plus conscience du risque que représentent ces événements, bien que rien n’indique qu’un événement de ce type soit impliqué dans la disparition du sous-marin Titan.

Au fil des ans, les chercheurs ont identifié des signes indiquant que le fond marin autour de l’épave du Titanic a été touché par d’énormes glissements de terrain sous-marins dans un passé lointain. D’énormes volumes de sédiments semblent avoir dévalé le long du talus continental depuis Terre-Neuve pour créer ce que les scientifiques appellent un « couloir d’instabilité ». Ils estiment que le dernier de ces événements « destructeurs » s’est produit il y a des dizaines de milliers d’années, créant des couches de sédiments d’une épaisseur pouvant atteindre 100 mètres. Mais ces événements sont extrêmement rares, explique David Piper, chercheur en géologie marine à la Commission géologique du Canada, qui a passé de nombreuses années à étudier les fonds marins autour du Titanic. Il compare ces événements à l’éruption du Vésuve ou du Mont Fuji en termes de fréquence – de l’ordre d’une fois tous les dizaines de milliers ou centaines de milliers d’années.

D’autres phénomènes connus sous le nom de courants de turbidité – où l’eau se charge de sédiments et s’écoule le long du talus continental – sont plus fréquents et peuvent être déclenchés par des tempêtes. « Nous montrons un intervalle de répétition d’environ cinq cents ans », explique M. Piper. Mais la topographie du fond marin dans la région devrait orienter les flux de sédiments vers une caractéristique connue sous le nom de « vallée du Titanic », ce qui signifierait qu’ils n’atteindraient pas du tout l’épave.

Selon Seiffert et Piper, il est peu probable qu’un tel événement ait pu jouer un rôle dans la disparition du submersible Titan.

D’autres caractéristiques géologiques autour du site de l’épave n’ont pas encore été explorées. Lors d’une précédente expédition sur le Titanic avec OceanGate, Paul-Henry Nargeolet, ancien plongeur de la marine française et pilote de submersible, a visité une mystérieuse anomalie qu’il avait détectée au sonar en 1996. Il s’est avéré qu’il s’agissait d’un récif rocheux, couvert d’animaux marins. Il espérait visiter un autre point de repère qu’il avait détecté près de l’épave du Titanic lors des dernières expéditions.

Alors que les recherches se poursuivent pour retrouver l’embarcation disparue, on dispose de peu d’indices sur ce qui a pu arriver au Titan et à son équipage. Mais dans un environnement aussi difficile et inhospitalier, les risques liés à la visite de l’épave du Titanic sont aussi pertinents aujourd’hui qu’ils l’étaient en 1986, lorsque les premières personnes à avoir posé les yeux sur le navire depuis son naufrage ont entrepris le voyage vers les profondeurs.

Text by Richard Gray / BBC Future

Multiplication des attaques d’orques contre les voiliers dans le détroit de Gibraltar

Depuis trois ans, les attaques d’orques contre des voiliers se multiplient au large des côtes de l’Espagne. Entre 2020 et 2022, leur nombre a atteint près de 500, selon le Groupe de Travail sur l’Orque de l’Atlantique. Un phénomène qui suscite les interrogations des scientifiques et des autorités.

Depuis trois ans, les attaques d’orques contre des voiliers se multiplient au large des côtes de l’Espagne. Entre 2020 et 2022, leur nombre a atteint près de 500, selon le Groupe de Travail sur l’Orque de l’Atlantique. Un phénomène qui suscite les interrogations des scientifiques et des autorités.

« Ils ont directement attaqué le radar. Ils n’ont pas tourné autour du bateau ni cherché à jouer… rien! Ils ont foncé à toute vitesse sur le radar », raconte à l’AFP Friedrich Sommer, propriétaire allemand du « Muffet », un voilier endommagé par une attaque d’orques.

Il n’est pas le seul à attendre à Barbate, petite ville de la côte atlantique andalouse (sud de l’Espagne), que son bateau soit réparé. « Celui-ci a complètement perdu son gouvernail » et les orques ont fait « des dégâts structurels au niveau de la coque », explique Rafael Pecci, chargé des réparations, à propos d’un voilier appartenant à un autre étranger.

Depuis la plage principale, on aperçoit non loin le mât d’un bateau ayant coulé début mai après une attaque de ces cétacés, qui peuvent atteindre neuf mètres de long pour les mâles et sept pour les femelles, pour un poids de 3,5 à 6 tonnes.

28 « interactions »

Ces « interactions », terme employé par les spécialistes et les autorités pour décrire ces attaques, ont débuté en 2020 au large des côtes atlantiques de la péninsule ibérique, particulièrement entre Cadix et Tanger (Maroc). Cela s’explique par la présence accrue dans cette zone à proximité du détroit de Gibraltar de l’une des proies favorites des orques: le thon rouge, qui vient au printemps de l’Atlantique pour pondre en Méditerranée.

Selon l’organisation de sauvetage en mer espagnole Salvamento Marítimo, 28 « interactions » ont déjà eu lieu en 2023. Entre 2020 et 2022, leur nombre a atteint près de 500, selon le Groupe de Travail sur l’Orque de l’Atlantique (GTOA).

Plusieurs hypothèses

« On en sait très peu sur les causes de ces interactions », affirme à l’AFP José Luis García Varas, responsable du programme Océans du Fonds mondial pour la nature (WWF) en Espagne. Les légendes ne manquant pas dans la région et une orque est rapidement devenue l’emblème du phénomène: Gladis Lamari, matriarche d’un clan, à laquelle on attribue de nombreuses attaques, aurait appris à ses petits à s’en prendre aux voiliers.

Les orques « forment des familles, des groupes, ils sont très intelligents et il y a une sorte de transmission orale de la connaissance entre eux », souligne José Luis García Varas.

Docteur en sciences marines et président de l’organisation Circe (Conservation, Information et Etude des Cétacés), Renaud de Stephanis estime, pour sa part, qu’il existe « plusieurs hypothèses » pouvant expliquer ces attaques. Si certains expliquent ce comportement par une certaine « animosité » que ressentiraient les orques face aux voiliers et autres bateaux, d’autres y voient de simples « jeux ». A l’heure actuelle, « nous n’avons pas d’explication définitive », souligne-t-il.

Texte by RTS.ch ats/fgn