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En Italie, l’extrême droite remporte une victoire historique

Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni a remporté près d’un quart des voix lors des élections législatives ce dimanche. La coalition que le parti post-fasciste forme avec la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi devrait obtenir la majorité absolue au Parlement.

La coalition que Fratelli d’Italia forme avec l’autre formation d’extrême droite, la Ligue de Matteo Salvini, et Forza Italia, le parti conservateur de Silvio Berlusconi, raflerait jusqu’à 47 % des suffrages. Avec le jeu complexe du système électoral, elle devrait s’assurer la majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des Députés qu’au Sénat. Si ces résultats se confirmaient, FdI et la Ligue remporteraient ensemble « le pourcentage le plus élevé de votes jamais enregistré par des partis d’extrême droite dans l’histoire de l’Europe occidentale de 1945 à aujourd’hui », a relevé le Centre italien d’Etudes électorales (CISE).

Ce séisme intervient deux semaines après celui qui, en Suède, a vu la victoire d’un bloc conservateur comprenant les Démocrates de Suède (SD), parti issu de la mouvance néonazie qui a réalisé une forte percée, devenant la première formation de droite du pays nordique. SD et FdI font partie du même groupe au Parlement européen. Dans ce qui a été (mal) perçu à Rome comme un avertissement sans frais, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a rappelé que l’Union européenne (UE) disposait « d’instruments » pour sanctionner les Etats membres portant atteinte à l’Etat de droit et à ses valeurs communes.

Embûches

Giorgia Meloni a prévenu Bruxelles qu’elle exigerait de revoir les termes de la relation de l’Italie avec l’UE : « La fête est finie, l’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux », a-t-elle mis en garde. Elle réclame notamment une réforme du pacte de stabilité et la renégociation, pour tenir compte de l’inflation, de l’aide colossale de 190 milliards d’euros octroyée par ses partenaires européens à la troisième économie de la zone euro pour se relancer après la pandémie.

Les Européens s’alarment aussi des positions sur les questions de société de « la Meloni », comme on l’appelle en Italie, dont la devise est « Dieu, famille, patrie », et qui est proche du Premier ministre hongrois ultraconservateur Viktor Orban. Fratelli d’Italia doit son succès autant aux promesses non tenues de ses adversaires et au vent de « dégagisme » qui souffle sur la Péninsule qu’au charisme de sa dirigeante. Cette Romaine de 45 ans qui, jeune militante, disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d’Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l’incurie des services publics.

Quel que soit le gouvernement italien issu des élections, qui ne prendra ses fonctions qu’au plus tôt fin octobre, son chemin apparaît d’ores déjà semé d’embûches et sans grande marge de manœuvre. Il devra notamment gérer la crise causée par l’inflation galopante, alors que l’Italie croule déjà sous une dette représentant 150 % du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. Dans le dossier ukrainien, l’Europe et les alliés de l’Italie, membre de l’Otan, scruteront également la répartition des portefeuilles entre les trois partis. Car si Giorgia Meloni est atlantiste et soutient les sanctions frappant Moscou, Matteo Salvini s’y oppose.

Texte Par L’Obs.fr

JO de Tokyo : vainqueur surprise du 100 mètres, Jacobs pense «avoir besoin de quatre ou cinq ans pour réaliser»

Nouveau recordman d’Europe sur 100 mètres, le sprinteur italien Lamont Marcell Jacobs ne s’attendait pas à s’imposer en finale de l’épreuve reine aux Jeux olympiques de Tokyo.

« Je ne savais vraiment rien de lui ». Médaille d’argent sur 100 m, Fred Kerley le reconnaît lui-même : le sacre de Lamont Marcell Jaccobs sur l’épreuve reine est une immense surprise. « La première fois où j’ai couru en même temps que lui, c’était au meeting de Monaco, en juillet, a évoqué l’Américain après la course. Il a fait un travail fantastique. J’ai très bien couru et j’ai décroché une médaille, je ne peux pas me plaindre. Ça a été une belle course, je signe mon record personnel. Je suis béni d’être ici, au sommet de ma carrière. »

S’il y a bien un coureur qui peut en dire autant, c’est justement son homologue italien. Lors de la finale du 100 m, Lamont Marcell Jacobs a battu le record continental, qu’il avait déjà abaissé en demi-finale, avec un chrono de 9′80. De passage en zone mixte, le coureur transalpin n’a pas caché sa joie et sa propre surprise vis-à-vis de sa performance retentissante.

Vous attendiez-vous à ce titre ?

LAMONT MARCELL JACOBS : « Non, non, mon seul rêve en arrivant ici était d’entrer en finale. C’est incroyable, je n’ai pas de mot pour décrire ce moment. Je pense avoir besoin de quatre ou cinq ans pour réaliser, comprendre ce qu’il s’est passé, c’est incroyable. J’ai travaillé très dur pour arriver ici dans la meilleure forme possible.

L’Italie a gagné deux titres avec celui de la hauteur, qu’est-ce que cela représente ?

C’est incroyable. Hier soir on jouait à la PlayStation dans ma chambre avec Gianmarco (Tamberi), et on se disait : « Imagine si on gagne ? Nooon… C’est impossible, n’y pense pas ». Et ce soir je l’ai vu gagner 5 minutes avant moi, je me suis dit « je le fais ». C’est vraiment un très bon gars, incroyable, je l’adore. Il est passé par de mauvais moments et maintenant nous sommes tous les deux champions olympiques.

Vous n’étiez jamais descendu en dessous de 10 secondes cette année, qu’avez-vous changé ?

J’ai créé une très bonne équipe autour de moi, j’ai travaillé dur sur le plan psychologique. Car avant quand arrivaient les moments importants, mes jambes n’étaient pas bonnes. Maintenant mes jambes répondent bien au bon moment. Je remercie mon équipe. À l’entraînement on a changé le départ, mais surtout travaillé mentalement. Avec aussi une bonne alimentation, les kinés…
 
Texte Par Le Parisien avec AFP 

BALLON D’OR: QUI EST LE FAVORI APRÈS L’EURO 2021 ET LA COPA AMERICA?

La saison 2020-2021 de football s’est achevée ce week-end avec la victoire de l’Argentine à la Copa America, et celle de l’Italie à l’Euro 2021. De quoi influencer les votes pour le prochain Ballon d’or? Probablement.

Après une année de pause, Covid oblige, le Ballon d’or va faire son grand retour en 2021. Si théoriquement, le plus prestigieux des trophées individuels récompense en décembre le meilleur joueur du monde sur une année civile, c’est souvent sur la saison précédente que sont jugés les prétendants.

En 2019 par exemple, la liste des nommés avait été publiée dès le mois d’octobre, et le vote avait eu lieu dans les semaines suivantes. Autant dire que l’exercice 2020-2021, et les grandes compétitions internationales qui viennent de s’achever, vont servir de références. Et que certains joueurs – surtout un – ont déjà pris une belle avance…

Messi: la Copa America qui pourrait (devrait ?) faire la différence

Le génie de Rosario a déjà reçu six fois le Ballon d’or, sans avoir remporté la moindre compétition majeure avec l’Argentine. Alors maintenant que son compteur avec l’Albiceleste est débloqué, le septième trophée semble plus qu’à sa portée…

Meilleur joueur de la Copa America, meilleur buteur ex-aequo, et meilleur passeur, Messi a enfin mis tout le monde d’accord avec le maillot de l’équipe nationale sur les épaules, et a d’ailleurs eu droit à de belles félicitations de Neymar, finaliste malheureux.

De quoi frapper fort dans l’esprit des votants, d’autant que la Pulga sort d’une jolie saison avec le Barça. Malgré un faux-départ à l’été 2020, et un début d’automne poussif, l’Argentin a terminé l’exercice 2020-2021 en club avec 38 buts (dont 30 en Liga) et 14 passes décisives. Alors oui, il n’a soulevé que la Coupe du Roi, et pas la Liga ni la Ligue des champions. Mais le bilan est tout de même solide. Suffisamment du moins pour être à ce jour le favori numéro 1.

Jorginho: les deux plus belles compétitions dans la poche, mais un truc en moins

Avec le triomphe de Chelsea en Ligue des champions, et celui de l’Italie à l’Euro, ils ne sont que deux joueurs cette saison à avoir remporté les deux plus grosses compétitions sur le Vieux-Continent: Emerson, et Jorginho.

Vu le temps de jeu du premier en club (88 minutes en Premier League), son cas est vite réglé. Mais pour Jorginho, le débat est ouvert. Associé à N’Golo Kanté chez les Blues, et à Marco Verratti et Nicolo Barella lors des derniers matchs de la Nazionale, le milieu de terrain a prouvé qu’il est un joueur très complet, vaillant, qui ne rechigne pas sur le travail de l’ombre.

Mais voilà, ce dernier point est aussi sa « faiblesse » dans la course au Ballon d’or. Jorginho n’est jamais un joueur vedette de son équipe, et il n’est pas non plus un joueur de stats (8 buts, 2 passes cette saison avec Chelsea). Les plus pointilleux lui reprocheront aussi d’avoir manqué son tir au but face à l’Angleterre.

Interrogé après la partie sur le sujet du Ballon d’or, le Brésilien de naissance n’avait lui-même pas l’air d’y croire. « Question suivante, a-t-il coupé. Je ne veux pas parler de ça, je ne veux pas y penser, je veux juste profiter de ce moment avec les autres. »

Kanté, Mbappé, Benzema: les Français plombés par l’Euro

Et les Bleus dans tout ça? Avec l’élimination face à la Suisse en huitième de finale de l’Euro, ils semblent un peu sortis du jeu… Avant la compétition, trois pouvaient se placer en prétendants crédibles: N’Golo Kanté, Kylian Mbappé, et Karim Benzema.

Kanté a été étincelant avec Chelsea cette saison, et avait le vent en poupe juste après la finale de la Ligue des champions. Mais il a semblé épuisé lors de l’Euro 2021, et n’a pas su retrouver ce niveau avec l’équipe de France. Peut-être aussi parce qu’il n’avait pas les mêmes joueurs à ses côtés, un Paul Pogba n’ayant pas le profil d’un Jorginho.

Mbappé s’était lui auto-proclamé comme candidat au Ballon d’or après un exercice 2020-2021 fructueux (42 buts avec le PSG), mais il n’a pas fait trembler une seule fois les filets durant l’Euro, et a en plus terminé la compétition avec une image brouillée par des déclarations maladroites.

Quant à Benzema, il n’a rien à se reprocher avec le Real (30 buts), rien non plus à se reprocher avec les Bleus cet été (4 buts). Mais voilà, il termine la saison sans avoir gagné la moindre compétition.

De Bruyne, Kane, Donnarumma, Lewandowski, Ronaldo: d’autres candidats en embuscade

Si la Belgique avait remporté l’Euro, Kevin De Bruyne aurait sans doute été le rival numéro 1 de Lionel Messi ce lundi, voire le favori, tant il sortait d’une belle saison avec Manchester City, malgré plusieurs pépins physiques. Apparu à l’Euro au milieu de la phase de poules, le maître à jouer des Diables a immédiatement été décisif, mais n’a pu empêcher la défaite face à l’Italie en quart. Le constat est un peu le même pour Romelu Lukaku, vainqueur de la Serie A avec l’Inter avant l’Euro, qui a montré qu’il est l’un des avant-centres les plus complets de la planète.

Côté anglais, Harry Kane et Raheem Sterling ont été en vue avec les Three Lions. Mais ils ont perdu la finale. De plus, le premier n’a terminé que 7e de Premier League avec Tottenham, et le second a lui vécu à City des mois assez compliqués sous les ordres de Pep Guardiola.

Comme Jorginho, Gianluigi Donnarumma peut se vanter d’avoir triomphé à Wembley. Il a même terminé l’Euro avec le trophée de meilleur joueur dans les mains, après une jolie saison en Serie A avec l’AC Milan (2e derrière l’Inter). Mais le futur Parisien est un gardien, ce qui n’aide jamais lorsque l’on parle de Ballon d’or, et n’a encore jamais disputé le moindre match de Ligue des champions.

Robert Lewandowski, qui aurait probablement été lauréat en 2020 avant l’annulation, a encore réalisé une saison 2020-2021 de haute volée, avec 48 buts marqués pour le Bayern, une Bundesliga dans la poche, une Coupe du monde des clubs, et un joli parcours en Ligue des champions avant l’élimination en quarts de finale, pour lesquels il était blessé. Il a aussi marqué trois buts en phase de poules de l’Euro, avec la modeste Pologne, mais il n’a pu éviter la sortie au premier tour. Il n’y est pas pour grand-chose, mais c’est tout de même ce qui devrait lui faire perdre des votes.

Reste enfin le cas Cristiano Ronaldo. Le quintuple Ballon d’or n’a soulevé que la Coupe et la Supercoupe d’Italie cette saison, son appétit de buts ne rend pas toujours service à son équipe, mais il marque, encore et encore… 36 fois avec la Vieille Dame, 5 fois de plus à l’Euro 2021 avec le Portugal, pour finir co-meilleur réalisateur. De quoi marquer de gros points dans les votes des observateurs, à coup sûr.

C.C