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En réponse aux propos de Macron, Poutine brandit la menace d’un conflit nucléaire

Vladimir Poutine a averti jeudi les Occidentaux contre une « menace réelle » de guerre nucléaire en cas d’escalade du conflit en Ukraine, dans son discours annuel à la nation, grand-messe annuelle lors de laquelle il définit les priorités de la Russie.

Poutine n’a pas fait dans la nuance après les propos d’Emmanuel Macron, tenus lundi soir à l’issue d’une réunion internationale sur l’Ukraine.  « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu » avait lancé lundi soir le président français. L’Allemagne, les Etats-Unis ou encore l’Otan se sont immédiatement désolidarisés de ses propos.

Des armes « capables » d’atteindre les territoires des pays occidentaux

Sous les applaudissements très réguliers du public, le président russe, lors de son discours à la nation qu’il tient ce jeudi, lui a répondu d’un ton calme. Le maître du Kremlin a jugé que ces menaces créent un « réel » risque de conflit nucléaire disant également que la Russie disposait d’armes « capables » d’atteindre les territoires des pays occidentaux.

Les pays occidentaux « doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur votre territoire », a averti le président « Tout ce qu’ils inventent en ce moment, ce avec quoi ils effraient le monde, tout cela constitue une réelle menace d’un conflit avec une utilisation d’armes nucléaires, ce qui signifie la destruction de la civilisation », a-t-il ajouté.

 

Vladimir Poutine s’est par ailleurs félicité de l’avancée en Ukraine de ses troupes, qui ont obtenu ces dernières semaines plusieurs succès face à des forces de Kiev sur la défensive et manquant de munitions. « Les capacités militaires des forces armées (russes) ont été multipliées. Elles avancent avec assurance dans plusieurs directions. »

La Russie est « prête à un dialogue » avec les Etats-Unis

Pour rappel, l’armée ukrainienne a échoué dans sa contre-offensive déclenchée à l’été 2023 et se retrouve sur la défensive face à des soldats russes plus nombreux et mieux armés. Mi-février, ces derniers ont ainsi réussi à s’emparer de la ville forteresse d’Avdiïvka, sur le front Est, et continuent leur poussée dans ce secteur, suscitant le satisfecit de Vladimir Poutine.

« Nous avons préservé l’unité du pays, nous n’avons pas permis qu’il soit déchiré en morceaux », a aussi lancé le président. Il s’en est aussi pris aux actuelles autorités américaines, les accusant de « vouloir montrer qu’elles dirigent le monde comme avant » et de faire de la « démagogie » avant l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. Selon lui, la Russie est « prête à un dialogue » avec les Etats-Unis sur les questions de « stabilité stratégique ».

Un discours qui intervient à la veille des funérailles de l’opposant Alexeï Navalny

Le discours de ce jeudi intervient en outre à la veille des funérailles prévues à Moscou de son principal opposant, le militant anticorruption Alexeï Navalny, mort le 16 février en prison dans des conditions obscures. Vladimir Poutine, qui n’a jamais prononcé en public le nom d’Alexeï Navalny, n’a toujours pas commenté ce décès qui a choqué les puissances occidentales.

Dans ses discours à la nation, Vladimir Poutine fait traditionnellement le bilan de l’année écoulée et fixe de nouvelles orientations stratégiques, devant l’élite politique et militaire de son pays. Il s’en prend aussi désormais habituellement à l’Occident, présenté comme l’ennemi dépravé des « valeurs traditionnelles » officiellement défendues par le Kremlin. A la même occasion, en février 2023, il avait accusé les Occidentaux de se servir du conflit en Ukraine pour « en finir » avec la Russie, réitérant sa thèse selon laquelle ils appuient des forces néonazies chez son voisin pour y consolider un Etat antirusse. Il avait aussi appelé à poursuivre les « traîtres » en Russie, en pleine répression de toute voix critique de la politique du Kremlin et de l’intervention militaire en Ukraine, à coups de milliers d’amendes et de dizaines de lourdes peines de prison.

L’Allemagne va livrer des chars Leopard 2 à Kiev

Olaf Scholz va donner le feu vert à cette livraison réclamée par Kiev, affirme Der Spiegel.

L’Allemagne va livrer à l’Ukraine des chars Leopard 2, réclamés par Kiev, ont indiqué mardi soir deux médias allemands. Les Etats-Unis pourraient de leur côté accepter de livrer des chars Abrams, affirme de son côté le Wall Street Journal.

Le chancelier Olaf Scholz devrait donner son feu vert, probablement mercredi, à l’envoi de chars allemand Leopard 2 de type 2A6, affirme le Spiegel sur son site internet, sans citer de source. Il s’agit d’«au moins une compagnie», soit une dizaine de chars lourds au moins, ajoute ce média. La chaîne d’information NTV, qui cite des sources proches du gouvernement, indique elle aussi que le chancelier allemand, sous pression depuis plusieurs semaines pour donner son accord, s’apprête à l’annoncer.

Arme de renommée mondiale

Interroger par l’AFP, l’entourage du chancelier social-démocrate n’a pas souhaité faire de commentaire mardi soir. Le dirigeant allemand, qui doit s’exprimer mercredi à 12H00 GMT devant le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, donnerait aussi son accord aux pays, dont la Pologne, qui souhaitent livrer des chars Leopard 2 à Kiev, selon ces médias.

Le char lourd Leopard 2, dont l’Ukraine réclame la livraison depuis des mois à l’Allemagne et aux Occidentaux, est une arme de renommée mondiale, susceptible d’avoir un impact «significatif» sur le champ de bataille, selon les experts. Conçu par le fabricant allemand Krauss-Maffei et construit en série à partir de la fin des années 1970 pour remplacer les chars américains M48 Patton puis le char Leopard 1, le Leopard 2 combine puissance de feu, mobilité et protection.

Finlande et la Pologne prêtes à le faire

A Berlin, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius avait déclaré mercredi matin avoir «expressément encouragé les pays partenaires qui ont des chars Leopard prêts à être déployés à entraîner les forces ukrainiennes sur ces chars».

Jusqu’ici, la Finlande et la Pologne se sont dites prêtes à le faire. Varsovie, qui veut créer une «coalition de pays soutenant l’Ukraine avec des chars Leopard 2″, a officiellement envoyé une requête en ce sens, dont la réception a été confirmée mardi par Berlin.

«Nous allons traiter la demande avec l’urgence requise conformément à la procédure prévue», a assuré mardi un porte-parole du gouvernement allemand.

20min.ch