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Le youtubeur américain Mr.Beast permet à 1000 personnes de retrouver la vue

Le créateur de contenu américain s’est servi de sa notoriété et de ses moyens colossaux pour réaliser une vidéo particulièrement émouvante.

Avec ses 130 millions d’abonnés, Mr.Beast ne cesse de mettre en place des concepts toujours plus impressionnants pour divertir sa communauté. Cette fois-ci, il s’est lancé le défi de permettre à 1000 personnes aveugles de retrouver la vue, en finançant les opérations nécessaires.

Des réactions extrêmement positives sur les réseaux

Les personnes prises en charge dans cette vidéo ont pu retrouver la vue grâce à une opération bien spécifique. Il s’agit de personnes dont le cristallin est devenu opaque, un handicap que le chirurgien soigne en aspirant la matière présente sur cette partie de l’œil et en le remplaçant par un cristallin artificiel.

En plus de cette opération déjà lourde financièrement, Mr.Beast a également offert à certains patients dans le besoin des grosses sommes d’argent pour financer leurs études ou venir en aide à leur famille. Il va même jusqu’à offrir une Tesla à un jeune participant à l’expérience.

La force de cette vidéo, c »est de voir un millier de personnes avec la vue corrigée, qui peuvent enfin voir le visage de leurs proches et entamer une vie plus simple. Pour certains, ce handicap était un énorme poids dans leur vie, qui les avait empêchés de poursuivre leur travail, ou de vivre pleinement.

Sortie il y a deux jours, la vidéo compte déjà 44 millions de vues et a suscité des réactions extrêmement positives sur les réseaux sociaux :

Avec un peu d’espoir, plus de créateurs de contenu avec autant d’impact prendront exemple et participeront à ce genre d’initiative.

Texte by radiofrance.fr 

McFly et Carlito : Emmanuel Macron déjà en campagne sur Youtube

En lançant un défi aux célèbre duo de youtubeurs, le Président espère bénéficier de leur image cool auprès de la jeunesse. Une stratégie de propagande électorale qui devrait être plus encadrée.

McFly et Carlito ont plus de 6 millions d’abonnés sur Youtube, un talent comique indéniable et peut-être les meilleures intentions du monde. Mais quand ils affirment que faire une vidéo avec Emmanuel Macron ne revient pas à l’aider à se faire réélire, ils se trompent.

Nous sommes le 19 février 2021 quand McFly et Carlito publient une vidéo sur leur chaîne Youtube : «Le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE nous lance un défi. Dinguerie ? Oui.» Les codes du «Youtube Game» sont respectés, les deux youtubeurs commentent et reviennent sur le coup de téléphone que leur a passé plus tôt le Président, et le défi qu’il leur a lancé : réaliser une vidéo sur les gestes barrières qui dépasse les 10 millions de vues. S’ils y parviennent, ils seront alors invités à l’Elysée pour y tourner une nouvelle vidéo, l’occasion pour eux de créer du contenu inédit et la promesse de plusieurs millions de vues supplémentaires. Défi relevé en trois jours : mercredi midi, la vidéo comptabilisait déjà 11 millions de vues. Retour sur une campagne de propagande électorale à destination des 15-25 ans, déguisée derrière une vidéo anodine sur les gestes barrières.

Macron à la recherche de l’effet de Halo

Pour comprendre l’objectif d’Emmanuel Macron derrière ce défi lancé à deux jeunes youtubeurs stars, icônes d’une génération, il faut d’abord comprendre le fonctionnement d’un biais cognitif : l’effet de Halo. L’effet de Halo vous pousse à réaliser des associations d’idées inconscientes, et à transférer les qualités d’une personne ou d’un objet, à la personne ou l’objet qui lui est associée.

Depuis des décennies, ce biais est le fondement de pléthore de campagnes publicitaires où les marques associent l’image d’un sportif ou d’une célébrité à leurs produits, en espérant que, par effet de halo, leur image «déteigne» sur leur produit. Auprès de la génération des 15-25 ans, McFly et Carlito sont des icônes du cool. Leurs vidéos, vues des millions de fois, promettent à leurs abonnés de passer un moment drôle, devant lequel sourire et se vider la tête. Bref, un moment cool. Autrement dit, par ce simple effet de halo, si McFly et Carlito font une vidéo avec Emmanuel Macron, elle rend mécaniquement Emmanuel Macron cool.

Peu importe ce qui s’y dit, et peu importe le sujet, notre cerveau fera l’association inconsciente entre leurs personnalités et l’image d’Emmanuel Macron.

L’image et la personnalité, éléments décisifs pour 2022 ?

En démocratie, nous aimons croire que lorsque les citoyens se rendent aux urnes, ils votent en leur âme et conscience pour un programme, pour des idées, pour une vision de l’avenir. Dans les faits, nous savons que c’est faux. Et d’autant plus avec quelqu’un comme Emmanuel Macron. Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria, en 2017, 8 % des votes pour Emmanuel Macron au second tour l’ont été pour «sa personnalité». 8 %, rapporté à son score du premier tour, ça représente environ 700 000 voix. Or un candidat malheureux répète à cors et cris depuis trois ans et demi qu’en 2017, il aurait été au second tour «à 600 000 voix près». Ce candidat, c’est Jean-Luc Mélenchon.

Depuis 2017, les jeunes (nés entre 1998 et 2005 environ) sont la cible de nombreuses réformes qui ont rendu leurs conditions de vie plus difficiles et leur avenir plus incertain. Avec Parcoursup et la réforme du lycée, leurs chances d’accéder à une bonne formation se sont réduites, et ont creusé les inégalités entre les jeunes issus des centres-villes favorisés, et les autres (banlieues et «province»). Emmanuel Macron n’est pas non plus au rendez-vous des attentes de cette génération en matière de climat, en attestent le non-respect des accords de Paris et ses renoncements /aménagements sur les néonicotinoïdes, le glyphosate et l’interdiction du plastique jetable.

La question également des violences policières, au cœur des préoccupations d’une partie de cette génération comme l’a prouvée l’immense succès de la manifestation du 2 juin devant le tribunal judiciaire de Paris en mémoire d’Adama Traoré et George Floyd, est également un marqueur de rupture avec un président qui ne cache pas son soutien aux méthodes du préfet de police de Paris, Didier Lallement. Et surtout, cette jeunesse est aujourd’hui affamée, et désespérée. Entre l’augmentation exponentielle de la prostitution, physique ou numérique, et l’allongement jour après jour des files d’attente devant les centres d’aides alimentaires, s’impose le constat d’un abandon de toute une génération dans un contexte de crise sanitaire.

Face à cette situation, il est tout à fait raisonnable de penser que l’exécutif a commandé des sondages pour jauger le ressenti de cette génération quant à son action. Et il est tout aussi raisonnable de penser que les résultats de ces sondages ne sont pas bons, d’où le besoin de recourir aux influenceurs pour limiter par la communication les dégâts faits par le politique.

L’influence comme moyen pour contourner les règles

Ce qui arrive entre McFly et Carlito et Emmanuel Macron n’est pas une première sous la présidence LREM, puisque cet exécutif y a déjà eu recours à plusieurs reprises pour délivrer des messages à une population éloignée des médias traditionnels. Qu’il s’agit du youtubeur fitness Tibo InShape pour assurer la promotion du SNU, de l’influenceuse EnjoyPhoenix qui a été invitée à passer une journée avec Brune Poirson, alors secrétaire d’Etat en charge de l’écologie, pour verdir l’image du gouvernement, ou encore de Nino Arial dans le cadre d’une campagne contre le harcèlement, le recours influenceurs est devenu une pratique courante sous le quinquennat d’Emmanuel Macron.

Et cette pratique soulève de nombreuses questions.

Entre leur audience de plusieurs millions d’abonnés et l’effet de halo qu’ils confèrent aux politiques avec lesquels ils collaborent, les influenceurs sont un moyen de propagande politique surpuissant auprès des moins de 30 ans. Mais ils représentent aujourd’hui pour les hommes et les femmes politiques un moyen de contourner l’interdiction française de faire de la publicité sur les réseaux sociaux. En effet, en France la législation qui encadre la publicité à des fins de propagande politique est particulièrement stricte : elle est interdite dans les six mois qui précèdent une élection.

Pas de bannières, pas d’achat de mots-clés, pas de posts sponsorisés sur Facebook ou Instagram, rien. Mais, en l’état, la législation n’interdit pas de commander une vidéo à un influenceur. Or compte tenu du jeune âge de leur audience (souvent mineure) et du fait qu’un influenceur ne soit tenu à aucun devoir de neutralité contrairement à un·e journaliste, une réflexion s’impose pour, a minima, encadrer et légiférer ces pratiques qui représentent un vrai risque pour l’intégrité des scrutins à venir.

par Antoine Kalawski, Liberation.fr

Un youtubeur français au million d’abonnés accusé de corruption de mineurs

VIDÉO. ExperimentBoy, 1,16 million d’abonnés, est accusé d’avoir approché et manipulé de jeunes garçons, selon des témoignages recueillis par Numerama. Par Le Point.fr

Né il y a maintenant deux ans sur Twitter, le #BalanceTonYoutubeur a une nouvelle fois fait son apparition dans les tendances principales du réseau ce mercredi. À l’époque, déjà, il permettait aux victimes de mettre des mots, souvent à défaut d’accuser nommément, sur ce dont ils ont été victimes. En défilant sur le mot-dièse, on lit des récits d’emprise, de manipulation de fans inconditionnels qui, mineurs, accordent au vidéaste influent venu leur parler tout ce que celui-ci leur demandera. Des photos, souvent, parfois plus.

Quelques noms circulent, certains « bad buzz » prennent de l’ampleur, mais pas de suite. À plusieurs reprises, le #BalanceTonYoutubeur revient, nourri par de nouveaux témoignages, et disparaît. Mais ce mercredi 19 août, de nouvelles révélations remettent le mot-dièse au goût du jour : nos confrères de Numerama publient une enquête approfondie, nourrie par de nombreux témoignages. Et, surtout, un nom. Celui de Baptiste Mortier-Dumont, alias ExperimentBoy, 1,16 million d’abonnés.

« Il me demandait de faire des choses, me montrait ce qu’il faisait »

Comme son pseudonyme le présume, le jeune homme s’est rendu populaire à travers ses expériences scientifiques farfelues, spectaculaires et explosives, et ce depuis 2012. Visage enjoué à l’extrême, titraille aguicheuse, vidéos courtes : la cible touchée tient plus du jeune public en quête de divertissement que du scientifique chevronné. « Jeune savant un peu fou » pour France 2, il est qualifié de star des « 13-24 ans » dans un reportage de France 3.

Tout l’été, la rédaction de Numerama a récolté plusieurs témoignages portant de graves accusations à l’encontre d’ExperimentBoy. Treize au total. « On s’envoyait des vidéos quand je revenais du collège, explique Quentin, 17 ans aujourd’hui. Je pouvais faire ce qu’il voulait. Il me demandait de faire des choses, me montrait ce qu’il faisait. Il me conseillait d’acheter certains objets sexuels, ce que j’ai fait. » Numerama explique que les témoins ont un profil similaire. On parle « de jeunes garçons qui se décrivent comme ayant été “naïfs” ou “mal dans leur peau” dans leur enfance ».

Deux plaintes déposées

Fort d’un nombre spectaculaire de followers et d’une grande notoriété auprès des jeunes, le youtubeur approche lui-même les jeunes garçons sur les réseaux sociaux. « Il me disait de lui faire confiance, je lui racontais mes tracas à l’école, je me suis très vite attaché. C’était la première fois qu’un ami me montrait de l’affection. Il a compris que je n’avais aucune notion de ce qu’était l’amitié et m’a inventé une définition de l’amitié qui lui correspondait, pour que je tombe dedans », explique un certain François, 11 ans au moment de ses premières discussions avec le youtubeur.

 

« N’en parle pas à d’autres. […] C’est pas un jeu non plus, et non pas qu’il y ait quoi que ce soit de mal, juste que j’existe publiquement, donc c’est compliqué », peut-on lire sur la capture d’écran d’une discussion. Selon Numerama, deux plaintes ont été déposées à l’encontre du youtubeur en juin et en août 2020 pour corruption de mineurs.

« Tentative de déstabilisation »

En juin dernier, alors que plusieurs témoignages commençaient à l’accuser sur Twitter, ExperimentBoy écrivait : « Je serai bref : les auteurs de la tentative de déstabilisation seront traduits très prochainement devant les juridictions compétentes. Je communiquerai ultérieurement la date d’audience et la juridiction concernée. Je laisse mes avocats faire leur travail et continue mes projets. »

Ce mercredi, Numerama publie également la réponse des avocats du youtubeur à l’enquête qui l’incrimine : « Outre l’atteinte manifeste à la présomption d’innocence, M. Mortier-Dumont déplore une enquête dont le timing (position du mis en cause sollicité immédiatement avant la publication de l’article) laisse présumer – avant lecture même de l’article un positionnement partial. Il n’hésitera pas à poursuivre tout auteur de propos à caractère diffamatoire ou attentatoires à la présomption d’innocence. » Quelques heures après la publication de l’enquête de Numerama, les commentaires les plus « likés » sous les dernières vidéos d’ExperimentBoy font tous référence aux accusations dont il est l’objet.