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Liverpool – Real Madrid : Confiance, talent, chance… Mais pourquoi c’est toujours le Real qui gagne à la fin ?

FOOTBALL Porté par Thibaut Courtois en finale, par Karim Benzema lors des tours précédents, le Real Madrid a trimballé toute la saison la réussite du champion en C1

  • Sans un Thibaut Courtois extraordinaire, le Real Madrid n’aurait jamais réussi à battre Liverpool samedi au Stade de France (1-0).
  • Le terme de résilience semble avoir été inventé pour ces Merengue, si souvent ballottés cette saison en Ligue des champions, et finalement vainqueurs.
  • Le Real ajoute une 14e C1 dans son armoire à trophées, deux fois plus que le Milan AC, son dauphin au palmarès.

Au Stade de France

Les supporteurs  de Liverpool, dont certains avaient pourtant eu tant de mal à rentrer, ont préféré partir plutôt que de voir ça, une fois la défaite des Reds consommée (1-0). C’est donc dans un Stade de France pratiquement vidé de sa composante rouge que Marcelo, âme du Real Madrid restée sur le banc samedi soir, a brandi le trophée de la Ligue des champions. Pour la 14e victoire du club espagnol dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, record amélioré.

Mais c’est sans doute la plus incroyable, tant les Merengue ont souvent paru fragiles cette saison, voire parfois inférieurs à leurs adversaires en phases finales de C1. Mais ils ont su signer des retournements de situation que même le plus hardi des scénaristes n’aurait pas osé proposer à un producteur. Derrière un sourire que l’on devinait pour une fois forcé, on voyait bien Jürgen Klopp se demander comment ses Reds n’avaient pas été fichus de battre ce Real qu’ils avaient tant malmené.

« On a tiré 23 fois, dont neuf cadrés, a décrypté « OptaJürgen » devant la presse, avant de se pencher sur l’adversaire, qu’il a tenu bien sûr à féliciter : « Le Real n’a cadré qu’un tir. » Mais c’était le bon, sur une frappe ratée de Valverde exploitée au second poteau par Vinicius, juste avant l’heure de jeu…

Courtois, l’ange gardien

Comme souvent cette saison, « Saint Thibaut » Courtois a plané sur la rencontre. Auteur du total monstrueux de neuf arrêts, le gardien belge a écœuré Mohamed Salah, décidément maudit face au Real en finale (même quand Ramos n’est plus là pour le blesser comme en 2018). Courtois, à l’ego aussi solide qu’assumé, a également sorti une parade de Martien dès la 20e minute en déviant sur le poteau un petit bijou d’intelligence signé Sadio Mané. Le demi-finaliste du Mondial 2018 tient enfin la victoire qu’il désirait tant, au moins depuis qu’il avait trébuché sur la dernière marche avec l’Atlético en 2014 contre… le Real.

Au micro de BT Sport, le plus agile des double-mètre a fait dans le grandiloquent (mais juste) : « Hier [vendredi], en conférence de presse, j’ai dit que lorsque Madrid jouait des finales, il les gagnait. J’étais du bon côté de l’histoire. » Des finales, la Maison Blanche n’en a perdu que trois, en 1962, 1964 et 1981. Depuis ce dernier échec contre Liverpool au Parc des Princes (1-0) à l’aube de l’ère Mitterrand, elle reste sur huit finales remportées, parfois facilement, parfois à l’arrache. Mais remportées quand même…

Ancelotti, homme de records

« C’est plus facile de gagner la C1 avec le Real qu’avec une autre équipe, tranche Carlo Ancelotti. La passion particulière des supporteurs, l’histoire, la structure du club… Tout ça rend le club spécial. » L’Italien est lui-même un vainqueur dans l’âme, malgré quelques saisons récentes moins brillantes à Everton ou Naples : titré auparavant deux fois comme joueur, il a établi ce samedi un nouveau record de quatre Ligues des champions empilées comme coach, avec Milan (2003 et 2007) et le Real (2014 et 2022), pour un seul échec contre Liverpool (2005).

« Cette équipe est facile à entraîner, poursuit le « Mister ». Le vestiaire était tranquille pour préparer ce match. Les joueurs ont une confiance incroyable. Cette confiance arrive avec l’histoire de ce club. C’est rare dans le foot. » Et même unique. Au point de vraiment nous faire adhérer à la théorie de l’ADN du winner plutôt qu’à la thèse de « la chatte à Carlo », pourtant aisément défendable cette saison : sans même parler de la finale, Madrid a perdu en huitièmes de finale aller contre le PSG, en quart retour contre Chelsea et en demi-finale aller à Manchester City.

« Il n’y a pas de chance », balaie Karim Benzema

Chaque fois, le Real a failli prendre la porte, et chaque fois, il s’est glissé par la fenêtre jusqu’au tour suivant, porté par le futur Ballon d’Or Karim Benzema, auteur de 15 buts cette saison en C1, dont 10 en phase éliminatoire. Le 16e lui a été refusé samedi en fin de première mi-temps, pour un hors-jeu signalé et confirmé après un interminable recours au VAR. « Il n’y a pas de chance, a balayé sur Canal+ le capitaine aux cinq Coupes d’Europe, l’un des garants avec Modric ou Marcelo de l’équilibre du groupe. La chance, tu peux l’avoir une fois, mais pas à chaque fois. On mérite notre victoire. On a fourni des efforts, on est revenus à chaque fois, on n’a jamais rien lâché. »

Vêtu d’un tee-shirt siglé « 14 » aussi éloquent qu’inesthétique, Ancelotti en a rajouté une couche dans la salle de presse du Stade de France : « En début de saison, personne ne pensait qu’on pouvait gagner cette compétition. On l’a mérité. On a beaucoup souffert durant notre parcours, mais on ne s’est jamais démoralisés. » Même quand Kylian Mbappé a préféré rester au PSG à l’issue d’une telenovela à rebondissements ? « Aujourd’hui, Mbappé n’existe pas, il y a la fête du Real Madrid », a tranché le président Florentino Perez sur la chaîne espagnole Movistar, avec l’insolence des gens à qui tout réussit.

Texte de Nicolas Stival 20Minutes.fr

Avantage Johnny Depp dans le procès de l’opinion publique

Contrairement à Amber Heard, l’acteur bénéficie d’un soutien massif que ce soit sur les réseaux sociaux ou devant les portes du tribunal.

Les débats du procès en diffamation opposant Johnny Depp et Amber Heard se terminent vendredi au tribunal de Fairfax et son issue reste incertaine, mais le «Pirate des Caraïbes» peut compter sur un large soutien dans la rue ou sur les réseaux sociaux.

Les accusations mutuelles sont pourtant lourdes. Johnny Depp assure que son ex-femme a ruiné sa réputation en affirmant, dans une tribune publiée en 2018, avoir été victime de violences conjugales deux ans auparavant. Il rejette ces allégations et réclame 50 millions de dommages-intérêts.

Amber Heard, 36 ans, a contre-attaqué et demande le double, assurant avoir subi des années de violences, dont un viol en 2015, et accusant son ex-mari d’avoir voulu «ruiner sa carrière».

Le public pour Johnny

Chaque matin, plusieurs centaines de personnes accueillent l’acteur devant le tribunal de cette petite ville de Virginie, proche de Washington, comparé à une poignée de pancartes en faveur d’Amber Heard. Sur les réseaux sociaux, l’avantage est également clairement au comédien de 58 ans. Les passions se déchaînent sur Twitter et TikTok où avec 15,3 milliards de «vues» mardi, le hashtag «Justice pour Johnny Depp» dépassait largement «Je suis avec Amber Heard» (8,4 millions).

«Rien ne me surprend avec les réseaux sociaux et les célébrités» et cette affaire concerne «deux grandes célébrités», explique à l’AFP Jason Mollica, professeur de communication à l’American University. Selon lui, Johnny Depp est un acteur de renommée mondiale qui a toujours fui les mondanités et conservé «ce côté mystérieux» qu’aiment les fans.

Amber Heard, elle, est bien moins connue. Elle tente depuis le début du procès d’apparaître «plus normale et proche des gens», selon M. Mollica, mais son ancienne assistante, Kate James, a décrit une personnalité «agressive» et «théâtrale».

Les internautes «expriment leurs opinions sans être des experts de la justice», dit l’ancien journaliste. Ce procès a révélé «les côtés les plus tape-à-l’œil de l’affaire mais nous n’aurons peut-être jamais la vérité, enfouie dans les eaux boueuses des réseaux sociaux».

Hostilité envers Amber

L’hostilité à Amber Heard, ambassadrice de l’organisation des droits civiques ACLU pour les violences conjugales, est ancienne. La carrière de l’actrice «était au bord d’une ascension fulgurante» après le succès mondial d’«Aquaman» sorti fin 2018, a affirmé lundi Kathryn Arnold, une spécialiste de l’industrie du divertissement. Mais elle a subi «beaucoup de publicité négative» après la tribune publiée dans le «Washington Post», a-t-elle ajouté.

Les campagnes de cyberharcèlement suivaient généralement les déclarations d’un des avocats de Johnny Depp et avaient entouré le premier procès en diffamation intenté par l’acteur à Londres en 2020, a estimé Ron Schnell, un expert en analyses des réseaux sociaux.

Un responsable des studios Warner Bros a toutefois mis l’accent sur «l’absence d’alchimie» entre elle et l’acteur Jason Momoa durant «Aquaman» pour expliquer ses apparitions limitées dans le deuxième opus, filmé en 2021. Et à Hollywood, peu de vedettes ont affiché leur soutien à Amber Heard, au contraire de Johnny Depp.

L’avenir de #MeToo

Dans une tribune, le «New York Times «craignait récemment que l’issue du procès, si les jurés ne donnaient pas raison à Amber Heard, pourrait signifier la «mort» du mouvement #MeToo contre les violences faites aux femmes. «Je ne pense pas qu’il influencera les victimes dans leur volonté ou non de dénoncer les abus», estime toutefois Shana Maier, professeure de justice criminelle à l’Université Widener.

De même, elle écarte le risque de «retour de bâton sur les victimes ou les associations de défense des femmes». Elle souligne que ce procès a le mérite de «mettre en lumière la question des violences conjugales». «Il y aura toujours des gens qui diront d’Amber Heard: «pourquoi a-t-elle dit ça si ce n’est pas arrivé?» abonde Jason Mollica.

Un précédent?

Pour M. Mollica, ce procès pourrait toutefois influencer d’autres procès en diffamation impliquant des célébrités, comme celui intenté par le chanteur Marilyn Manson, un ami de Johnny Depp, contre son ex-petite amie Evan Rachel Wood.

La sélection des jurés pourrait ainsi se compliquer si un avocat du rockeur estime que «les jurés ne connaissent peut-être pas tous les faits, mais ils connaissent les noms Depp, Heard et Manson, et rien que ça les empêche d’être impartiaux», dit Jason Mollica. Pour Shana Maier en revanche, le procès Marilyn Manson «sera jugé sur son propre mérite».

Text by Le Matin.ch (AFP)