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Au Liban, devant les stations essence ouvertes, d’interminables bouchons

Le prix de l’essence au Liban a quasiment triplé en l’espace de deux mois.

LIBAN – Le Liban, en plein effondrement économique, a augmenté dimanche 22 août le prix des carburants de près de 70%, actant une nouvelle réduction des subventions dans le pays privé de devises étrangères et en proie à des pénuries. Avec cette nouvelle hausse, les prix des carburants ont pratiquement triplé en deux mois depuis que la Banque centrale a commencé en juin à réduire les subventions allouées aux importations.

L’augmentation se répercutera sur toute l’économie et entraînera une hausse des prix dans le pays touché par l’hyperinflation. Avec la crise, les prix dans les supermarchés augmentent quasiment de semaine en semaine, en raison d’une dépréciation de la livre libanaise que rien ne semble enrayer. Selon la nouvelle liste des prix publiée dimanche par l’Agence nationale d’information ANI, celui de l’essence sans plomb 98 et 95 augmente de 67% et 66% par rapport aux derniers tarifs annoncés le 11 août. Quant à la bonbonne de gaz ménager, son prix augmente de 50%.

En raison des pénuries, de nombreuses stations d’essence n’ouvrent pas et des files d’attente interminables se forment devant celles qui acceptent des clients, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus. Pour se dédouaner, les autorités pointent du doigt la contrebande vers la Syrie voisine, où le carburant est vendu bien plus cher que sur le marché libanais. L’armée a lancé des perquisitions et saisi des tonnes de carburant dans des stations-service ou chez des fournisseurs accusés de les stocker à des fins spéculatives. Le 15 août avant l’aube, l’explosion d’une citerne d’essence dans la région du Akkar (nord) a fait une trentaine de morts, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, des blessés ayant succombé à leurs blessures.

Une des pires crises économiques

Depuis l’automne 2019, le Liban traverse l’une des pires crises économiques au monde depuis le milieu du XIXème siècle, selon la Banque mondiale. Un mécanisme de la Banque centrale (BDL) permettait de fournir aux importateurs des dollars au taux officiel de 1507 livres libanaises, plus avantageux que celui du marché, jugulant ainsi les prix de certains produits. Mais à court de devises, la BDL a commencé à rationner progressivement ses dollars. Fin juin, elle avait annoncé l’adoption d’un taux de 3900 livres pour un dollar pour les importations de carburant.

Samedi, lors d’une réunion entre le président, le Premier ministre sortant et le gouverneur de la Banque centrale, un nouveau taux de 8000 livres a été adopté. La Banque centrale avait d’abord annoncé le 11 août qu’elle ne financerait plus les subventions sur les carburants, provoquant la panique.

Depuis plusieurs semaines, la population éreintée vit de longues heures sans électricité et même les hôpitaux sont menacés par la crise énergétique. Environ 78% de la population libanaise vit désormais sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU.

texte by Le HuffPost avec AFP

Donald Trump a encore 75 jours de présidence: et si c’était les pires?

Quoique battu par Joe Biden, futur leader des Etats-Unis, le sortant conserve un immense pouvoir en tant que président et chef des armées… et il n’a rien à perdre.

ÉTATS-UNIS – Alors que Donald Trump s’apprête à entamer les derniers jours de sa présidence -qui pourraient bien être les pires- les Américains s’inquiètent de ce que leur réserve un président qui proposait de tirer sur les migrants et d’utiliser les armes nucléaires contre les ouragans.

Aussi excessif, imprudent et irréfléchi qu’il ait pu se montrer jusqu’ici, ses critiques font remarquer qu’il était en période électorale, ce qui n’est plus cas. Battu par Joe Biden lors de cette présidentielle 2020, il n’a plus besoin de se modérer.

“Il fera tout son possible pour semer le désordre”, explique affirme Michael Cohen, l’ex-avocat personnel du président, jugé et condamné à trois ans de prison pour avoir notamment acheté, juste avant l’élection de 2016, le silence de femmes qui avaient eu des relations avec Donald Trump.

D’après lui, le président “s’exprimera à la télé, la radio et dans la presse pour se plaindre qu’on lui a volé ces élections à coup de fraudes et d’ingérence étrangère. Il ne reconnaîtra jamais qu’il doit sa défaite à son incompétence et son arrogance.”

Trump quittera la Maison Blanche le 20 janvier

Le gagnant, Joe Biden, doit prendre ses fonctions à midi le 20 janvier 2021, mais Donald Trump conserve ses prérogatives présidentielles pendant encore 75 jours, y compris son rôle de chef des forces armées et de l’arme nucléaire américaines.

Il a dit qu’il n’avait pas l’intention de faciliter la passation de pouvoir en raison de l’enquête du FBI sur l’aide russe dont il aurait bénéficié lors de la campagne de 2016, ce que le président qualifie d’“espionnage.”

“On en parle, de la transition que j’ai eue quand vous avez espionné ma campagne et quand vous avez essayé de faire tomber le président des États-Unis?” pestait-il encore la semaine dernière lors d’un meeting en Pennsylvanie.

La Maison Blanche a refusé toute demande de commentaire sur cette affaire.

Sous couvert d’anonymat, un ex-haut fonctionnaire estime que les inquiétudes de Michael Cohen et consorts sont exagérées. “Je ne pense pas qu’il fera quoi que ce soit qui sorte de l’ordinaire”, commente-t-il à propos du président.

Mais un conseiller de longue date, qui préfère lui aussi garder l’anonymat, imagine tout à fait que Donald Trump exigera la démission d’Anthony Fauci, le spécialiste en maladies infectieuses du groupe de travail sur la pandémie de coronavirus. Il pourrait aussi congédier Christopher Wray, le directeur du FBI et Gina Haspel, la directrice de la CIA, qui l’ont contredit à plusieurs reprises. “Soit il va virer Wray, Fauci et Haspel et faire des siennes, soit il va se tenir à carreau pour se faire bien voir. Ça sera intéressant à voir. Et c’est du 50-50”, ajoute-t-il.

Et si Trump passait son temps au golf?

Ruth Ben-Ghiat, historienne et spécialiste des régimes autoritaristes à l’université de New York, est sûre que le président sortant “va se venger de ceux qui lui ont manqué de loyauté”. Daniel Goldman, ex-procureur fédéral qui a notamment été l’avocat des démocrates dans la procédure de destitution de Donald Trump, prévoit 11 semaines bien chargées pour le président et son équipe.

Selon lui, on peut s’attendre à “toutes sortes de décrets pour invalider d’autres réglementations de l’ère Obama, l’adoption en catimini de nouvelles réglementations, des tentatives d’intimider et de neutraliser différentes agences gouvernementales, et à ce qu’il utilise les leviers du pouvoir pour avancer les pions qui serviront ses intérêts financiers après la présidence. Sans oublier un nombre record de pardons présidentiels” pour ses complices.

Évidemment, les réglementations indûment rédigées et adoptées peuvent toujours être invalidées par un recours en justice. Même celles qui seront établies en bonne et due forme dans les derniers mois du gouvernement pourraient être rapidement abrogées par le nouveau Congrès, et tous ses décrets, immédiatement annulés par Joe Biden dès sa prise de fonction.

D’autres familiers de Donald Trump s’interrogent sur l’intérêt qu’il va manifester pour ses fonctions s’il perd les élections. Anthony Scaramucci, un vieil ami du président qui a brièvement servi de conseiller à la Maison-Blanche, résume en trois mots le programme le plus probable du dirigeant en fin de mandat: “Jouer au golf”. Ce qu’il faisait au moment où sa défaite a été annoncée au monde entier.

Cet article, publié sur Le HuffPost USa été traduit par Valeriya Macogon pour Fast ForWord.