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Cinquième vague du Covid-19 : comment nos voisins européens réagissent face à la propagation du variant Omicron

Fermeture des magasins, couvre-feu pour les bars, retour du confinement : les pays d’Europe luttent chacun à leur manière contre la nouvelle flambée de l’épidémie.

Un variant, plusieurs réponses. Alors que l’Europe est confrontée à une reprise de l’épidémie de Covid-19, due notamment à l’apparition du variant Omicron, que l’OMS juge « préoccupant », nos voisins mettent en place des politiques bien différentes pour casser les chaînes de contamination et éviter de surcharger leurs hôpitaux.

Franceinfo vous propose un tour d’horizon des nouvelles mesures sanitaires en Europe.

Reconfinement aux Pays-Bas

Pour l’heure, il s’agit de la mesure la plus restrictive en Europe. Le Premier ministre hollandais, Mark Rutte, a annoncé, samedi 18 décembre, un confinement national du 19 décembre au 14 janvier prochain. Soit quatre semaines de fermeture imposée pour tous les magasins non essentiels, les restaurants, bars, cinémas, musées et théâtres. Les écoles, qui ont été fermées avec une semaine d’avance, garderont portes closes jusqu’au 9 janvier.

Le variant Omicron inquiète particulièrement le gouvernement hollandais. « Cela nous force à réduire nos contacts aussi vite que possible, et autant que possible », a expliqué Mark Rutte lors de son allocution. Si les sorties du domicile ne sont pas réglementées, il est tout de même interdit de recevoir plus de deux personnes chez soi. Une règle qui ne sera assouplie que pour le week-end de Noël et la période du Nouvel An, où le nombre d’invités sera de quatre personnes maximum.

Au Portugal, prudence et vaccination des enfants

Premier pays d’Europe en termes de vaccination, avec 88,9% de sa population de 10,3 millions d’habitants vaccinée, le Portugal contrôle strictement les voyageurs qui entrent sur son territoire, même s’ils proviennent de pays de l’Union européenne. Depuis le 1er décembre, il faut présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures ou antigénique négatif de moins de 48 heures pour se rendre au Portugal. Une mesure assortie d’un formulaire de localisation des passagers afin de remonter les chaînes de contamination. Comme le rappelle l’ambassade de France au Portugal sur son site, l’isolement des personnes identifiées comme cas contact peut aller « jusqu’à 14 jours ou plus dans certaines situations ».

Le Portugal a par ailleurs étendu samedi sa campagne de vaccination aux enfants âgés de 5 à 11 ans, à l’aide du vaccin pédiatrique Pfizer. Une ouverture justifiée par une forte progression de l’épidémie parmi cette classe d’âge, a expliqué le Premier ministre portugais, Antonio Costa. L’objectif affiché par le gouvernement est de limiter au maximum la progression du variant Omicron, qui devrait tout de même représenter 80% des nouvelles contaminations d’ici la fin de l’année d’après les autorités sanitaires du pays.

Pour réduire les contacts après les rassemblements prévus pour les fêtes de fin d’année, l’exécutif socialiste a également décidé de prolonger les vacances scolaires et de rendre le télétravail obligatoire pendant la première semaine de janvier.

En Suisse, télétravail obligatoire et restrictions pour les fêtes

Le Conseil fédéral suisse a annoncé que le télétravail serait de nouveau obligatoire dans le pays à partir du 20 décembre. « Nous essayons d’éviter une explosion des cas et que la situation déraille. L’alternative, les fermetures, c’est ce que nous ne voulons pas », a expliqué à la RTS le conseiller fédéral en charge de la Santé, Alain Berset. Des mesures supplémentaires ont par ailleurs été prises dans certains cantons.

A partir du 20 décembre, l’accès à l’intérieur des restaurants, établissements culturels et installations de sport et de loisirs ainsi qu’aux événements en intérieur sera quant à lui réservé aux personnes entièrement vaccinées ou guéries du Covid-19. Un tour de vis réclamé de longue date par les experts en santé, afin de contrer la cinquième vague épidémique qui se fait déjà sentir dans le pays. Les réunions privées sont désormais limitées à 30 personnes en intérieur ou 50 personnes en extérieur, enfants compris. Mais si l’un des convives (de plus de 16 ans) n’est ni vacciné ni guéri, cette limite descend à 10 personnes.

En Italie, en Grèce et en Allemagne, contrôle renforcé des voyageurs

La seule vaccination ne suffit plus pour voyager dans certains pays d’Europe. Depuis le 16 décembre, l’Italie réclame un test Covid négatif pour tous les voyageurs, quel que soit leur parcours vaccinal. Quant aux non-vaccinés, ils doivent observer une quarantaine obligatoire de cinq jours. A compter de dimanche, il en va de même pour entrer en Grèce. Une règle qui devrait rester en vigueur au moins « pour les vacances » de fin d’année, a expliqué Mina Gaga, la vice-ministre grecque de la Santé, comme le souligne RFI sur son site.

Du côté de l’Allemagne, une quarantaine est désormais imposée aux voyageurs non vaccinés en provenance de certains pays classés « à haut risque ». Depuis dimanche, la France fait partie de cette liste rouge, aux côtés du Danemark, de la Norvège, du Liban et d’Andorre. Les autorités allemandes précisent qu’il s’agit d’une auto-quarantaine qui doit durer au minimum 5 jours, et seul un test PCR négatif permet d’y mettre fin. Le non-respect de cette obligation est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 euros.

En Irlande, extinction des feux à 20 heures pour de nombreux établissements

A partir de lundi, il ne sera plus possible d’aller au cinéma, au théâtre, ni dans les pubs ou les restaurants après 20 heures en Irlande. Une mesure drastique justifiée là encore par la progression du variant Omicron, décrit par le Premier ministre irlandais, Micheál Martin, comme une « menace sérieuse » et qui compte déjà pour un tiers des nouvelles contaminations en Irlande.

Les rassemblements feront désormais l’objet de restrictions. Les mariages sont limités à 100 personnes, les événements en intérieur ne doivent pas dépasser 50% de leur capacité d’accueil, jusqu’à 1 000 personnes. La même règle vaut pour les événements en extérieur, avec une limite d’accueil relevée à 5 000 personnes maximum.

Au Danemark, fermeture des lieux culturels et de convivialité pendant un mois

Les rideaux resteront longtemps baissés au Danemark, qui assiste à une flambée historique du nombre de cas de Covid-19, largement imputée au variant Omicron. Sur la semaine du 13 au 18 décembre, le nombre moyen de nouvelles contaminations était de 8 666 cas quotidiens, un chiffre deux fois supérieur à celui de la dernière vague épidémique, d’après le site OurWorldInData.

Face à cette explosion du nombre de cas, le gouvernement danois a ordonné la fermeture des cinémas, des théâtres et des salles de concert à partir de dimanche, et ce pour une durée d’un mois. Les musées, piscines, zoos et parcs d’attraction sont eux aussi concernés par cette décision. Les restaurants et les bars restent pour l’instant ouverts, mais sont sommés de limiter leurs capacités d’accueil et doivent fermer à 23 heures.

Texte:
Pierre-Louis Caron
France Télévisions

Le Coronavirus est testé pour savoir s’il passera l’été ?

La propagation de l’épidémie pourrait être ralentie par la chaleur et l’humidité. Des scientifiques tentent dès maintenant de le savoir.

Bon nombre de virus ne résistent pas à la chaleur, c’est pour cela que la saison de la grippe, par exemple, est l’hiver. On espérait que cela soit également le cas pour le nouveau coronavirus, mais le fait qu’il se soit tout de même propagé dans des régions où il fait plus de 30°C, comme à Singapour, n’est pas un signe très encourageant.

 

Toutefois, selon une étude chinoise, des températures chaudes pourraient au moins le ralentir, relevait ZME Science. Selon une approche statistique, effectuée auprès de 4711 cas de personnes contaminées par le SRAS-CoV-2 dans toute la Chine, il s’est avéré que plus la température et le taux d’humidité étaient élevés, moins l’épidémie se propageait. Ce qui, si cela se confirme, serait une bonne nouvelle dans les mois à venir pour l’hémisphère nord et une mauvaise pour celui du sud.

Test sur une réplique inoffensive

Reste que tout cela n’est basé que sur des probabilités. Pour tenter d’en savoir plus scientifiquement, une étude vient d’être lancée à l’Université de l’Utah, aux États-Unis. Les chercheurs vont tester la résistance du coronavirus à la chaleur, l’humidité et à d’autres changements environnementaux. Pour ce faire, ils vont recréer des particules synthétiques du coronavirus, mais sans son génome, afin qu’il ne puisse infecter personne ni se multiplier. L’idée est vraiment de voir comment la physique de sa propagation peut être affectée.

Comme pour la grippe, le SRAS-CoV-2 voyage entre humains sous forme de gouttelettes de mucus en suspension dans l’air. Observer la façon dont ces gouttelettes réagissent en fonction de la température et de l’humidité devrait permettre de savoir si le virus ralentira ou non avec la saison chaude. Et tout ce qui altère l’intégrité structurelle du coronavirus est bon à prendre. «Ce n’est pas un vaccin. Cela ne résoudra pas la crise, mais nous espérons que cela éclairera les décisions politiques à venir», a déclaré Michael Vershinin du Département de physique et d’astronomie de l’université.

Centre pluridisciplinaire

Si, lors de précédents virus, des études ont été menées sur leurs moyens et leurs vitesses de propagation, on a rarement regardé l’influence du climat. Le laboratoire de l’Université de l’Utah, qui vient de recevoir une subvention de 200 000 francs pour mener cette recherche, a des années d’expériences dans le domaine des études des virus à l’échelle nanométrique. De plus, il fait partie du Centre pour la science des cellules et du génome (CCGS) de cette même université, où travaillent physiciens, chimistes et biologistes. Du coup, au besoin, une collaboration interdisciplinaire peut facilement se mettre en place.

Michel Pralong

source: Le Matin